Alibis - Numéro 36
		Alibis Edition : Les Publications de Littérature Policière Inc. Automne 2010, 144 pages ISBN : 978-2-896-15916-1 10 $

Voilà de quoi se donner envie de lire.... Ce trente-sixième numéro se scinde en différentes rubriques. Les nouvelles tout d'abord, répartie tout au long de la revue et qui ont la difficile tâche d'ouvrir le bal.

L'Autographe de François Lévesque est bâti comme le scénario d'un film... Quoi de plus normal pour la vie d'un professeur de cinéma ? Tant par la forme que par le fond, cette nouvelle est un réussite. Je ne saurais que vous en dire sans vous en révéler le contenu, si ce n'est que le temps passe trop vite. Les personnages prennent une vie propre à une allure vertigineuse, nécessaire, et tout en maitrise. Le dénouement n'est ni franchement inattendu, ni tout à fait commun. Pour on ressent un sentiment d'inéluctabilité profond, et un peu troublant. Bref.... Ça commence bien....

Prisonnier du paradis de Dennis Richard Murphy arrive un peu plus loin. Cette nouvelle revêt la forme d'un polar un peu plus "habituel". Si la forme peut paraitre plus aboutit (les traditionnels du genre....), elle est aussi plus commune. Attention, et ne nous y trompons pas, cela reste une excellente nouvelle, et un très bon moment de lecture. A nouveau, les personnages ont beaucoup de profondeur, même s'ils restent un peu plus dans le cliché. Quoi que si l'on y réfléchi bien, cela doit probablement constituer un exercice bien plus compliqué à réussir.... Plongez vous donc avec délectation dans cette ambiance pleine d'un soleil un peu noir.

Le Musée du crime présente... : Si j'ai bien saisi le contexte de cette rubrique, on ressort d'anciens polar, et on les passe à la moulinette de la critique moderne. Si le concept peu paraitre un peu "facile" en soit, c'est dans ce cas précis une franche réussite. L'exemple pris est l'une des aventures du célèbre Domino Noir, le Coquetel à L'Arsenic de Michel Darien, dont la véritable identité reste aujourd'hui encore un mystère. L'analyse qui paraissait toute faite d'avance a de quoi en surprendre plus d'un. Beaucoup de finesse et de justesse, auxquels on ne peut qu'adhérer à la lecture de l'histoire jointe. Le but du jeu n'est pas ici de reprendre la démonstration de l'auteur, mais plutôt de saluer l'analyse sans concession, dans quelque sens  que ce soit.

Du sang neuf sur la feuille d'érable nous annonce les prochaines sorties littéraires canadiennes. Des "anciens" certes, toujours  avec la volonté de renouveler le genre, amis également des petits nouveaux qui se jettent dans le grand bain avec ce qui semble être de très bonnes entrées en matières.

Quelques ouvrages ciblés sont un peu plus décortiqués. J'ai notamment découvert Louise Penny, avec l'envie un peu curieuse de faire connaissance avec son père Gamache.

Le crime s'expose traite ce mois ci de la fascination. André Jacques nous propose une analyse très réussie sur la fascination que peut exercer le morbide sur la plupart d'entre nous. La traduction de l'interdit que d'autres ont transgressés. Il y aborde avec beaucoup de clairvoyance les différentes manifestation de cette fascination au travers de l'art, et ce dès son origine, au travers des écrits et des illustrations de Caïen assassinant son frère Abel. Une excellente analyse qui a de plus la particularité de nous plonger dans une certaine introspection.

Le crime en vitrine propose un relevé exhaustif des parutions récentes. Là ou il n'est pas toujours possible, faute de moyen, de procéder à un analyse, donnons en au moins une liste...

Enfin, Dans la ligne de Mire, chroniques sans concessions sur les dernières parutions. Savoureux et pertinent.... J'avoue être traversée depuis par l'envie fulgurante de lire M.