Pincemi, Pincemoi et la sorcière
		Bichonnier, Henriette & Pef Edition : Folio Cadet, Collection : Premières lectures 2010, 26 pages ISBN : 978-2070633463 4,80 €

Il était une fois une sorcière qui aimait manger les enfants. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, elle ne les mangeait pas avec des choses horribles comme de la bave de crapaud ou que sais-je d'autre du même acabit. Non, c'était une sorcière qui avait du goût et qui assaisonnait les enfants avec soin. Une fois par an, elle venait chercher des enfants à la sortie de l'école. Mais elle ne prenait que des enfants sains et en bonne santé. Pas question de choisir un avec le nez qui coule ! Et les parents, me direz-vous. La sorcière habitait tellement loin qu'il leur était impossible de la suivre pour mettre fin à ses agissements. Finalement, les parents décidèrent qu'il était trop dangereux pour les enfants d'aller à l'école et ne les y envoyèrent plus.

Seulement, les enfants n'étant plus à l'école, ils devinrent mal élevés. Et les chansons innocentes que l'on apprend tous se modifièrent petit à petit. Et les règles de grammaire ne devinrent que de nouvelles occasions de placer une remarque débile ou un gros mot bien trouvé. Dans cette masse d'enfants mal élevés, il y en avait deux qui sortaient du lot : Pincemi, un garçon, et Pincemoi, une fille. Et au bout d'un an, les parents n'en pouvant plus les renvoyèrent à l'école, avec tous les risques que cela pouvait comporter. Bien entendu, la sorcière, qui était en manque d'enfants, était là elle aussi et les embarqua. Elle aurait sans doute mieux fait de s'abstenir.

Henriette Bichonnier a bien fait de s'associer à Pef pour raconter cette histoire. Ils ont vraiment le même genre d'humour. Du coup, les illustrations de Pef ne dépareillent pas dans l'histoire. Il en rajoute même, comme cette grande marmite dans laquelle tombent les enfants juste après avoir descendu le toboggan. Cette histoire, dont les fond est absolument abominable, nous fait pourtant rire. Et c'est tout le talent d'un conteur qui ressort. La fin, quand Pincemi et Pincemoi sont embarqués par la sorcière, ma grandement fait penser à Le monstre poilu dont les auteurs sont… Henriette Bichonnier et Pef. Tient donc. Mais est-ce mal de faire en sorte que les enfants gagnent avec humour ?