Solaris - Numéro 174
		Solaris Edition : Les Publications Bénévoles des Littératures de l'Imaginaire du Québec Inc. Printemps 2010, 160 pages ISSN : 0709-8863 10 $

Pour ce numéro, la revue québécoise a décidé d'explorer les liens des littératures de l'imaginaire au Québec avec la France, notamment en donnant la parole à des écrivains nés de l'autre côté de l'Atlantique.

Lilas, de Pascale Raud, baigne ainsi dans la culture bretonne, on y voit une jeune sorcière qui veut aider un écrivain persécuté par ses personnages. Belle réussite, qui illustre à merveille le lien ambivalent entre un auteur et ses "créations".

Sur la plage, de Philippe Saint-Gelais, est un conte philosophique sur le temps, l'espace, et l'identité comme fatalité, narrée de façon efficace malgré son format très court.

Monsieur Gâteau, de Dave Côté, est sans doute la nouvelle la plus originale du recueil, puisqu'on y voit un homme gâteau rencontrer son âme soeur, dans une ambiance de cruauté et de folie discrètes, très habilement suggérées.

La dernière fête avant l'oubli, de Romain Lucazeau, décrit une société idéale "remise à zéro" tous les quatre vingt dix ans, et où le censeur est informé qu'une conspiration est en cours. Cette histoire originale et brillante fait irrésistiblement penser à La geste de l'avenir lointain, de John C. Wright.

Le malin des magiciens, de Richard D. Nolane, rend un bel hommage à Pauwels et Bergier... et Poul Anderson.

Au moment où les oeuvres de Robert E. Howard viennent d'être réédités, l'article Quand un écrivain à gages engendre un barbare, de Jérôme-Olivier Allard fait un tour d'horizon exhaustif des nouvelles et romans composant les aventures de Conan, avec une brève biographie de son auteur. C'est certes une bonne introduction à de plus amples recherches, mais si l'auteur dit que le personnage de Conan est plus grand que nature, ce n'est pas évident à la lecture de son article, qui plaira peut-être aux fans, mais n'encouragera pas vraiment les autres à s'y intéresser, étant donné le caractère répétitif des dites aventures.

S'inscrivant dans la thématique du "pont" Québec-France, les Carnets du Futurible de Mario Tessier font un panorama tous azimuts (romans, revues, ciné, BD) de la science-fiction française des années 50/60, et des circonstances de son apparition et de la désaffection dans laquelle elle est actuellement tenue. Cet article fouillé et très documenté est fort intéressant, par l'éclairage qu'il apporte aux habitudes de lecture, probablement en grande partie inconscientes, d'une génération.

Enfin, les chroniques de Lectures, toujours approfondies, sont un régal de lecture autant qu'une source d'informations, qu'on soit ou pas d'accord avec l'avis de leurs rédacteurs (moi, Zoé, j'ai pas tant aimé, par exemple !).

Et pour ceux à qui ces 160 pages n'auraient pas suffi, ou qui souhaiteraient retrouver, par exemple, Les Littéranautes, il y en a encore à l'adresse www.revue-solaris.com !