Solaris - Numéro 173
		Solaris Edition : Les Publications Bénévoles des Littératures de l'Imaginaire du Québec Inc. Hiver 2010, 160 pages ISSN : 0709-8863 10 $

Trente-cinq ans d'existence, ça se fête !! Aussi ce numéro est-il placé sous le signe du jeu, au double sens de l'amusement et du jeu théâtral.
Appartient au domaine ludique le défi qui a été lancé à deux "équipes" concurrentes composées chacune de cinq écrivains, à qui a été donné le même départ de nouvelle, à charge pour chacune de constituer un texte commun, en faisant se succéder les cinq auteurs. Et pour corser le tout, il a été décidé de faire jouter les "jeunes" contre les "anciens".

En résultent Lupercalia, et Terminalia, toutes deux, donc, démarrant comme des enquêtes policières sur la colonie lunaire. Mais autant les jeunes auteurs de la première, en y impliquant la contrebande d'un tigre et des humains ayant subi des xénotransplantations plus ou moins extensives, sont restés sagement dans le cadre du système solaire et de l'atmosphère policière, autant les anciens ont joué avec le code offert pour prendre à contre-pied le lecteur quant aux rapports entre les personnages, et pour élargir le champ d'une manière très science-fictive.

Le troisième texte contenu dans la revue a la particularité d'être... une pièce de théâtre ! Sylvie Bérard, auteur de Chaque fois que Saul meurt, a en effet mis en scène, dans un décor apocalyptique, un personnage qui a tout de l'anti-héros racontant sa vie à un personnage muet.

Théâtre et Science-Fiction au Québec, de Catherine Bourassa Gaudreault s'intéresse à la production théâtrale québécoise dans le genre SF, en exposant les spécificités, autour de trois pièces prises en exemple. Elle remarque à ce propos, en décrivant les moyens utilisés, que si l'anticipation est facilement représentable au théâtre, dont les moyens financiers sont limités, ce serait plus difficile si l'innovation ou les techniques scientifiques jouaient un rôle important. Au vu de cet article bien argumenté, on doit dire à ceux qui rêvaient de voir Greg Egan porté au théâtre qu'ils devront sans doute attendre un peu...

Pascale Raud a rencontré Nicola Cormier, co-fondateur de la compagnie Terra incognita, pour une interview passionnante pour le lecteur. En effet, cette compagnie se consacre à des textes appartenant aux littératures de l'imaginaire.

Les Carnets du Futurible, de Mario Tessier, consacrés au Sublime et le ridicule en SF, décrivent, avec la culture ébouriffante à laquelle nous sommes habitués, les origines du sublime en SF, la façon dont il est véhiculé par cette littérature... et ses liens avec le ridicule, dont il est moins éloigné qu'il ne semblerait au premier abord.

Et si les Littéranautes sont devenus virtuels, il reste bien sûr des critiques dans l'édition papier. Dans ce numéro, le fantastique s'y taille la part belle, puisqu'on y verra Dracula dans tous ses états.

Et pour ceux à qui ces 160 pages n'auraient pas suffi, il y en a encore à l'adresse www.revue-solaris.com !