Les pierres sacrées (L'ère des ténèbres - Tome 3)
		Lake, A. J. Edition : Pocket Jeunesse 2009, 295 pages ISBN : 978-2-266-16803-8 16 €

Le périple au Eigg Loki s'est avéré un immense échec. À cinq lieues de distance, Edmund, Elsbeth et leurs compagnons sentent encore les tremblements de terre consécutifs à l'éruption du volcan, résultat de l'évasion de Loki. Car Elsbeth a tranché ses chaînes ou presque. Toutes sauf une. Le pire, c'est qu'elle ne ressent presque plus la présence de l'épée de cristal, Ioneth, en elle. Mais une nouvelle calamité inquiète le capitaine Cathbar : Le feu a gagné la forêt alentour. Et ici, ce n'est pas le volcan le fautif.

Il s'en suit une longue course poursuite entre les compagnons et le dieu moqueur. Le soucis, c'est que Loki a plus d'un tour dans son sac, et que même diminué, il prend plaisir à jouer au jeu du chat et de la souris. Ainsi quand la compagnie, menée par la jeune Fritha, arrivent à la chaumière de cette dernière, ils découvrent deux Grufweld. Qui est donc le véritable père de Fritha ? Fort heureusement, le don de Ripente d'Edmund va les tirer de ce mauvais pas... mais ce n'était qu'une mise en bouche du périple qui les attend.

Après un premier volume bien banal, A.J. Lake a poursuivi son aventure avec plus d'originalité et, plus simplement, un récit bien plus noir, plus conforme à son titre et à l'époque où l'auteur situe son récit, l'ère des ténèbres (même si "âge" aurait été une meilleure traduction). Comme toute bonne trilogie, le second volume L'épée de cristal décrit une véritable tragédie dont les acteurs vont devoir se dépêtrer dans ce nouvel opus, Les pierres sacrées. Le topo est simple : le dieu est libéré, bien puissant même s'il n'a pas recouvré l'entièreté de ses pouvoirs. Du côté des gentils, la championne est diminuée par ses blessures, et son arme est dans le même état. Heureusement, ils disposent à présent de deux membres du peuple des fées pour les aider.

Dit comme ça, le roman ne donne pas forcément envie d'être lu tant c'est classique. Et pourtant, il me faut rectifier le tir, parce qu'au niveau de l'écrit, cela passe beaucoup mieux. D'une part, les événements annexes, la souffrance des peuples et beaucoup d'autres détails sont extrêmement bien retranscrits. D'autre part, parce que le passage dans l'autre monde ne tombe pas vraiment dans les clichés, surtout de la façon dont c'est raconté. Enfin, parce qu'au delà d'une happy end classique pour de la littérature jeunesse, les personnages vivent quand même des drames qui ne seront pas réparés (et là je pense particulièrement au personnage d'Edmund).

Donc je pense qu'avec ce dernier volume, A.J. Lake a réussi à sortir de la facilité pour aller vers une meilleure description de cette époque ma foi bien noire, et donc ne plus prendre ses lecteurs pour des jeunes niais. Tant mieux, voilà qui servira d'une bonne expérience pour des futurs récits encore mieux étoffés.