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Les disparus de la source |
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Bouchard, Nicolas Edition : Mango, Collection : Chambres noires
2009, 235 pages
ISBN : 978-2-7404-2548-0
9 € |
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En 1895, la jeune Augustine n'est pas vraiment ravie de son sort : alors que la tradition veut que les femmes soient éduquées à devenir de bonnes ménagères, elle se montre curieuse et intelligente, avide de savoir et de connaissances. Si son père approuve, il ne l'encourage pas trop, sachant que la fillette ne pourra jamais réaliser son potentiel, et sa mère la pousse encore plus vers son rôle de future femme au foyer. L'été s'annonce. La famille part séjourner à la campagne, chez l'oncle d'Augustine, dont le fils, Anthime, se montre, pour la première fois, plutôt gentil avec son invitée. Ensemble, ils se promènent à la campagne et se découvrent des affinités. Mais leurs excursions vont bientôt être interdites : des enfants disparaissent. Des fils de paysans, pour la plupart, trop pauvres, ou migrants, pour inquiéter la police. Anthime et Augustine ont croisé un étrange personnage, très près de l'endroit où un garçon a disparu. Le Sâr Péladan, comme il se fait appeler, est pour le moins étrange et ils décident de le suivre... jusqu'à ce qu'Anthime disparaisse à son tour. Fils de riches fermiers, son cas va éveiller les soupçons et si la police se noie en vaines conjectures, Augustine a bien des questions : le Sâr Péladan est-il un kidnappeur ou un enquêteur comme elle ? Pourquoi tous les indices mènent-ils au mont Gargan, où le curé a fait édifier une chapelle hideuse pour faire oublier les anciens cultes ? Et quel est le lien avec ce couple d'Anglais qui vient de s'installer dans la région ? On peut d'abord trouver le ton « franchouillard et campaillou » de la narration franchement horripilant. Le vocabulaire et les expressions, ajoutés à la mentalité d'une époque où les femmes étaient condamnées à taire leurs compétences, a plutôt tendance à décourager le lecteur au début. On s'indigne des restrictions imposées à l'héroïne, on s'agace des commentaires sexistes et condescendants, on s'insurge contre l'interdiction qui lui est faite de lire... Mais finalement, lorsqu'on entre réellement dans l'intrigue, l'ensemble prend tournure. Car c'est d'un ensemble qu'il s'agit, et l'histoire ne fonctionnerait pas si l'époque et le cadre n'étaient pas restitués avec réalisme. Et, finalement, on se prend au jeu et on finit par vivre l'histoire du point de vue de l'héroïne, rongeant son frein avec elle lorsque sa condition la prive d'une opportunité, et trouvant néanmoins toujours un moyen de parvenir à ses fins.
Ecrite par , le 29 Octobre 2009 à 11:10 dans la rubrique .
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