Duma Key
		King, Stephen Edition : Albin Michel 2009, 656 pages ISBN : 978-2-226-19094-9 23,90 €

Rescapé d'un terrible accident de la route, Edgar Freemantle voit sa vie voler en éclats. Son bras droit a été arraché. Aphasique, sujet à des crises de fureur, il ne tarde pas à être abandonnée par sa femme. Il décide de quitter le Minnesota pour entamer une nouvelle vie sur Duma Key, minuscule îlot presque désert au large de la Floride.

Sur l'île, il retrouve une paix provisoire en renouant avec son goût pour le dessin. Ce qui n'était qu'un simple passe-temps devient une véritable passion, et Freemantle est le premier surpris devant ses toiles, qui trahissent un talent incontestable. Très vite, il lui apparaît clairement que son talent n'est pas qu'artistique. Ses peintures, d'une beauté sombre, sont terriblement inquiétantes et se révèlent peu à peu prémonitoires...

Le grand Stephen King est de retour avec un roman dense qui, s'il utilise toujours les mêmes ingrédients, est aussi efficace que d'habitude. Avec Duma Key, on retrouve avec plaisir une intrigue qui s'installe lentement, par petites touches et accumulation de détails, et des personnages complexes, à la psychologie fouillée et profondément humains. La réalité se fissure progressivement pour laisser place, dans un final apocalyptique, au désormais classique combat du Bien contre le Mal.

Derrière cette trame coutumière, on découvre avec plaisir une réflexion creusée et aboutie sur les thèmes chers à l'auteur que sont le processus créatif, l'amitié, le deuil et l'amour parental. Cette réflexion donne profondeur et épaisseur à une histoire qui, bien que terrifiante, reste somme toute sans grande originalité. Mais qu'importe ? Ca fonctionne, comme d'habitude, et l'on se laisse embarquer de bonne grâce dans cet imposant pavé qui se dévore avec une facilité étonnante. Les fans de Stephen King ne seront probablement pas déçus par Duma Key ; les novices, quant à eux, peuvent y plonger les yeux fermés. Pour ma part, j'en redemande !