L'oracle de Yonwood (La cité de l'ombre - Tome 3)
		DuPrau, Jeanne Edition : Folio Junior 2009, 302 pages ISBN : 978-2-07-061453-0 6,50 €

Le monde est à l'aube d'une terrible guerre mondiale. Chaque jour, les citoyens sont rivés à leurs écrans, dans l'attente de l'annonce du début des hostilités. Dans ce contexte tendu, Nickie, onze ans, accompagne sa tante à Yonwood pour l'aider à vendre la maison dont sa famille a hérité. C'est du moins ce qu'elle lui fait croire... Car Yonwood lui plait beaucoup, tout comme la maison de son grand-père. Au début de leur voyage, elle s'est fixée trois objectifs à atteindre : convaincre sa tante de ne pas vendre la maison ; tomber amoureuse ; accomplir quelque chose de positif pour l'humanité...

Pour Nickie comme pour les habitants de Yonwood, rien ne se passe comme prévu. La petite ville s'enfonce dans des heures de plus en plus sombres. Althea Tower a eu une terrible vision, qui semble prévoir non seulement le début de la guerre, mais aussi la fin de l'humanité toute entière. A l'issue de cette vision, elle sombre dans une profonde catatonie. Les bribes de phrases qu'elle prononce sont soigneusement interprétées par Brenda Beeson, persuadée qu'Althea est porteuse d'un message divin. Le souhait le plus cher de Mme Beeson est de parvenir à sauver sa ville du fléau qui semble imminent. Selon elle, pour se faire, il faut suivre la voie de Dieu... A Yonwood, sous la pression de Brenda Beeson, les interdictions se multiplient : plus de musique, plus de lumière...

Ce troisième tome de La cité de l'ombre précède le premier dans la chronologie de l'intrigue. Enfin, on apprend la vérité sur les Bâtisseurs et les raisons qui les ont poussés à construire la mystérieuse cité d'Ember. Lina et Doon n'apparaissent pas dans ce tome, L'oracle de Yonwood retraçant l'enfance de l'une de leurs ancêtres... Ce tome est tout aussi passionnant que les deux précédents et fait la part belle à l'exploration de la psychologie humaine. Jeanne DuPrau a décidément un réel talent pour dépeindre les travers des hommes sans pourtant user d'une once de manichéisme. Les personnages y sont particulièrement réussis, Mme Beeson faisant une douce dingue dangereuse et convaincante, qui m'a rappelée la terrifiante Dolores Ombrage de Harry Potter et l'Ordre du phénix.

Un tome brillant qui vient conclure en beauté une trilogie intelligente et hors du commun.