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Ayerdhal |
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Interview de Ayerdhal recueillie par Bibirox Bibirox : Transparences est votre premier thriller. Quelle expérience en avez-vous gardée ? Avez-vous rencontré des difficultés particulières ? Ayerdhal : Quelques difficultés en effet. Certaines liées à la documentation (je me suis surdocumenté et j'ai eu un peu de mal à gérer tout ça, et surtout à ne pas en faire trop.), d'autres dues à la complexité de l'histoire et aux personnalités qui s'y confrontent. Du coup, j'ai écrit plus de quinze cents pages avant de jouer à la coupe sombre, au rafistolage, et à la restructuration des scènes et des personnages (quelques-uns ont disparus, d'autres ont été refondus). B : Comparer à la SF, cette phase préparatoire était-elle plus ardue? A : C'est encore plus flagrant en SF car, le genre recouvre à la fois les sciences inexactes et celles inhumaines. Ceci dit, effectuant une sorte de veille scientifique et technologique par l'intermédiaire de nombreuses revues et communications scientifiques, je suis en général plus à l'aise avec l'exploitation de la documentation inhérente aux sujets de SF. B : Les chapitres de Transparences sont tous datés. Cela permet au lecteur de se représenter l'évolution de l'enquête sur la durée, avec ses piétinements et ses séries de rebondissements inattendus. L'idée de référencer l'enquête sur un intervalle chronologique vous est-elle venue dès le début, ou s'est-elle imposée quand il a fallu raccourcir le roman ? A : C'est effectivement en compactant le roman que j'ai dû dater les chapitres pour amoindrir les effets d'ellipse. Et c'est après avoir remplacé les titres ou les numéros de chapitres par des dates que je me suis aperçu de l'efficacité du système (surtout pour les moments de piétinements). B : Transparences est un roman à l'esprit français, bien qu'il se déroule dans un contexte international. Pouvez-vous nous parler de votre amour pour l'Hexagone ? A : La france que j'aime est celle que vantait Jean ferrat dans une chanson homonyme. C'est celle de Robespierre, de Flora Tristan, de Louise Michel, de Jean Jaurès, celle de 36 et de 68, du tiers état et de la Commune. C'est celle que le libéralisme a mis à mal en l'éloignant des droits de l'homme. C'est une certaine idée de l'humanité qui disparaît un peu plus chaque jour sous les coups de boutoir de l'individualisme et des oligarchies qui se partagent le monde. n'empêche que je me sens beaucoup plus citoyen du monde que Français. B : Les trois-quart du roman présentent Ann X comme un personnage inhumain. Et puis, il y a ce renversement, corrélatif au dénouement de l'enquête, quand Bellanger découvre la femme derrière l'image du monstre. C'est un moment étrange, un flottement dans le récit, comme si bien des barrières et des mécanismes s'effondraient. On pourrait avoir envie d'oublier les meurtres qu'elle a derrière elle. A : Je crains fort qu'Ann X soit réellement une criminelle, et pas des moindres, mais la remarque suppose que j'ai réussi à lui conférer l'humanité que tout individu mérite, ce qui ne me rend pas peu fier. A part ça, ce n'est pas à moi de juger ce qu'est Transparences. Une fois publié, comme la rappelé Roland C. Wagner, le bouquin appartient avant tout aux lecteurs. B : Une version longue du roman est-elle prévue? A : Non. S'il evait y avoir une autre verison, elle serait cinématographique et serait probablement très différente de celle publiée Au Diable Vauvert, surtout si c'est moi qui pond le scénario. Par contre, je ne m'interdis pas de prolonger les tribulations de certains de mes personnages sur les années 2002 à 2005. B : Pensez-vous renouveler l'expérience du thriller ? Préparez-vous un roman actuellement ? A : Je travaille en ce moment sur un space opera. J'ai un sujet en tête dans la lignée de Demain, une oasis. Je commence sérieusement à réfléchir sur un roman historique dont le personnage central serait Flora Tristan. Je peaufine avec Pierre Bordage ce qui sera un ouvrage en collaboration. Bref, comme toujours, des milliers d'idées se bousculent sous mon scalp, dont certaines me ramèneront au thriller et au polar.
Ecrite par , le 06 Juillet 2004 à 15:07 dans la rubrique .
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