Révélation
		Meyer, Stephenie Edition : Hachette, Collection : Black Moon 2008, 760 pages ISBN : 978-2-01-201682-8 18 €

Ce quatrième et dernier tome de la série de Stephenie Meyer fait au moins le double des trois précédents ! Et autre nouveauté, la narration change : Bella n'est plus seule narratrice de l'histoire, la partie centrale du roman est racontée par Jacob, son ancien ami et prétendant loup-garou...
Mais revenons à l'histoire : Bella, la mortelle, a obtenu ce qu'elle voulait. En échange de son mariage avec Edward, celui-ci a accepté de la changer en vampire. Et le début tient cette promesse, nous découvrons l'héroïne à la veille de son mariage, lequel se déroule quasiment sans anicroche pour être immédiatement suivi par une lune de miel où Bella, encore humaine pour quelques jours, va parvenir à coucher avec son époux vampire.

Mais tout se complique alors, car survient un événement que nul n'avait prévu. En effet, les relations entre humains et vampires se bornant généralement à celles entre un steak et un gourmet, le sexe entre eux n'est pas vraiment prévu. Encore moins la procréation.

Car Bella tombe enceinte.

Et le foetus, mi-humain mi-vampire, grandit très vite, menaçant la santé de Bella, puis sa vie.

Alors qu'Edward échoue à convaincre Bella d'avorter, Jacob, revenu à la demande de celle-ci, n'y parvient pas non plus et se sépare d'avec sa meute qui considère que la créature à naître est dangereuse et a décidé d'éliminer les Cullen et Bella.

Quant aux Volturi, les vampires justiciers italiens, leur principal but est toujours que Bella meure ou soit transformée en vampires. Ils pourraient bien obtenir les deux, mais ils n'ont pas prévu la conception qu'un enfant métissé, et les derniers enfants vampires ont causé un tel carnage qu'ils pourraient bien choisir de tuer tout le monde pour éviter un désastre.

Malgré la succession de rebondissements, de coups de théâtres et de moments forts l'accouchement mortel de Bella est vraiment très sanglant ce tome n'atteint pas l'amplitude des précédents. La rivalité entre Edward et Jacob s'éteint d'elle-même, la méchante Rosalie devient la meilleure amie de Bella, Jacob cesse d'être un rebelle pour devenir le loup-garou de garde des vampires, la bataille finale est avortée, le bébé est un prodige...

Bref, comme le dit le titre du dernier chapitre : tout est bien qui finit bien, sauf pour le lecteur, privé d'émotions fortes, de combats, d'épique... en fait, il ne reste que la romance.

Même le personnage central, Bella, si émouvante dans son humanité et sa fragilité, devient vampire à mi-roman, et se détache peu à peu de son précédent caractère. Plus froide, plus solitaire et déterminée, elle perd son innocence et cette maladresse qui la rendait si touchante.

L'auteur a voulu satisfaire tout le monde et réussi le pari d'arranger tous les problèmes en trouvant, pour chacun, une solution crédible. Pourtant, les idées de base sont bonnes et même si on les a déjà croisées ailleurs plutôt originales, et on ne les attendait en tout cas pas dans cette série. Les thèmes du mariage, du sexe, de l'avortement et du racisme, évoqués à plusieurs reprises, sont bien traités et donnent lieu à de nombreuses argumentations, mais le tout sous le couvert protecteur de l'intrigue. La narration est toujours lyrique et poétique, les personnages restent forts... mais il manque ce petit quelque chose qui faisait le charme et la force des précédents opus.

Donc une déception, quand même, pour cette conclusion qui tombe un peu à plat, mais se laisse lire tout de même avec plaisir pour tous ceux qui ont dévoré les précédentes aventures de Bella.