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Solaris - Numéro 168 |
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Solaris Edition : Les Publications Bénévoles des Littératures de l'Imaginaire du Québec Inc.
Automne 2008, 160 pages
ISSN : 0709-8863
10 $ |
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Même si les diférents thèmes abordés dans ce nouveau numéro de Solaris sont certes variés, on peut y repérer une certaine constante autour du corps, de sa forme, de sa matière, ou de ses rapports avec la psyché et l'identité, ce que met en image (image-choc en l'occurrence !) la couverture de Steve Bolduc. Dans la nouvelle lauréate du Prix Solaris 2008, L'évasion, d'Alexandre Babeanu, un malfaiteur informaticien emprisonné à la fois physiquement et virtuellement recrée un Paris virtuel, et trouve un moyen d'évasion original... même si un "Dunomaniaque" pourrait y voir un clin d'oeil au destin de Leto II... Dans Sa vie au bout du pinceau, Philippe-Aubert Côté nous montre un peintre atteint d'Alzheimer luttant avec son talent contre la maladie. Une nouvelle inquiétante et originale, qui donne à envisager de nouveaux modes de propagation des pathologies. Dans Le premier de sa lignée, le même auteur change totalement de registre : dans ce monde, les essentialistes sont convaincus que la néomorphose est à interdire, et enlèvent le premier bébé néomorphe. Une belle histoire tendre et cruelle, qui donne envie d'en lire davantage. Voici l'âge de glace, de Claude Lalumière, nous montre une apocalypse fulgurante : en une fraction de seconde, tous les appareils électroniques s'arrêtent, et de la glace en jaillit, perforant ou étouffant les humains à proximité. Bien sûr, il reste des survivants, qui ont bien du mal à faire avec ce nouveau monde. Une bonne nouvelle post-apocalyptique, sans grande originalité, mais solide. Pascale Raud, dans La fin du conte, rejoint d'une certaine façon Sa vie au bout du pinceau, puisqu'on y trouve à nouveau un créateur face à la perte du talent qui le fonde : que peut devenir, à quoi peut se raccrocher, un conteur privé de mots ? Et qu'est-il prêt à donner à qui les lui rend ? Cette nouvelle très aboutie, à l'écriture à la fois efficace et recherchée, un peu onirique, ce qui convient tout à fait au personnage, est pour moi la meilleure de ce recueil. Le contraste avec la nouvelle suivante, Zeitnot, d'Ariane Gélinas, est complet, car cette nouvelle, également très réussie, est glaçante : Anankê a voulu avoir un enfant, Aether, contre la volonté de son conjugué, Aeon, et elle a tort de se croire à l'abri, dans cette société fille de Zamiatine. Autre changement radical d'atmosphère avec L'affaire de la pension astronomique, d'André-François Ruaud, qui est un savoureux mélange de science-fiction et de polar, évoquant Nero Wolfe, avec une sombre et délirante histoire de meurtres en chambre close. Enfin Une nouvelle tête... ou un nouveau corps ?, de Sylvie Bérard, est rédigée comme un publi-rédactionnel présentant l'histoire de la greffe mémorielle / cérébrale. Cette nouvelle tout à fait crédible, du moins pour un lecteur non scientifique, est étourdissante ! Les carnets du Futurible, de Mario Tessier, proposent, sur le modèle du "Manuel du parfait petit chimiste", quinze produits "phares" de la Science Fiction à réaliser chez soi, recettes (et liens Internet) à l'appui. Pensez à la tête de vos amis invités à dîner à qui vous ferez goûter la gastronomie extra-terrestre cuisinée au réacteur nucléaire maison, servie par un blob... Ils n'en reviendront pas ! La partie "critique" en fin de volume est toujours passionnante à lire, et donne des idées et des envies, parmi lesquelles j'ai retenu la critique, par Joël Champetier, de la dernière trilogie de Kim Stanley Robinson qui donne vraiment envie de s'y plonger, et celle de Blaze, de King / Bachman, par Jonathan Reynolds. Et pour ceux à qui ces 160 pages n'auraient pas suffi, il y en a encore à l'adresse ! Les lecteurs "français de France" seront certainement heureux d'y lire, par exemple, le compte rendu, par Elisabeth Vonarburg, qui y était invitée, de la dernière édition des Imaginales.
Ecrite par , le 22 Octobre 2008 à 10:10 dans la rubrique .
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