Vendredi Maléfique (Les Sept Clefs du Pouvoir - Tome 5)
		Nix, Garth Edition : Gallimard Jeunesse 2008, 260 pages ISBN : 978-2-07-061984-9 7,50 €

Après avoir vaincu le chef des armées, le Curateur Jeudi, Arthur doit poursuivre sa lutte, en affrontant dame Vendredi. Contre toute attente celle-ci lui envoie un courrier, annonçant son abdication ainsi que son abandon de la Clef Cinquième dans son Scriptorium. Elle laisse le soin à Arthur, Le Joueur de Flûte ou encore Suprême Samedi de se battre pour la conquérir, si tel est leur bon plaisir et réclame seulement la paix pour elle-même.

L'Héritier Légitime n'est pourtant pas au bout de ses peines et à l'instant où il se croit tiré d'affaire, il tombe la tête la première dans le piège tendu par la redoutable Curatrice. De son côté Lilas se réveille péniblement dans une espèce de dortoir hospitalier pour se rendre compte qu'elle n'est absolument pas parvenue à retrouver sa réalité terrestre. Elle est entourée de "dormeurs" s'aperçoit, à sa grande horreur, qu'elle est à la merci du Docteur Vendredi et qu'un membre de sa famille l'accompagne dans ce sinistre voyage dont la destination paraît rien de moins que dangereuse et fatale.

Dans ce volet des Sept Clefs du Pouvoir, Arthur Penhaligon a pour ennemie une vampire des plus redoutables dont la façon de se nourrir extrêmement particulière met en péril la vie de milliers d'êtres humains. Aussi, après s'être rendu maître du Bas Palais, des Royaumes Secondaires, Duc de l'Océan Frontalier ainsi que Chef des Armées de la Grande Architecte, le voilà parti pour conquérir la Cinquième Clause du Testament ainsi que la Clef Cinquième. Fort heureusement, il est toujours en possession de la Clef Quatrième et malgré sa répugnance à l'utiliser il peut compter sur sa capacité à se métamorphoser en épée pour le défendre contre les créatures qui veulent mettre un terme à sa progression. Sa quête se déroule dans les arcanes du monde de l'impression et de la reliure ce qui donne corps à toutes sortes de situations fantastiques comme voguer sur un canal de texte, assister à la retranscription des souvenirs humains sur papier ou bien encore devoir affronter une presse transformée en arme.

Ce volume dévolu au vendredi comme son titre l'indique, est desservi par une traduction approximative et des phrases alambiquées dont on peine à suivre la composition. On ne parvient pas vraiment à déterminer l'origine et la provenance de ces problèmes de sens et de signification, en revanche ce qui apparaît nettement, c'est l'aspect laborieux que cela confère à la lecture. Pour dire les choses un peu crûment, ce tome paraît moins convaincant que les précédents. Que cette impression provienne d'une forme de lassitude de la part du lecteur ou bien d'un manque de souffle de la part de l'auteur n'est pas très important ; le sentiment de distance demeure en dépit de la cruauté et de la résistance de Vendredi qui se montrent à la hauteur des autres adversaires d'Arthur. On retrouve sur une bonne partie du livre la construction en miroir qui induit une alternance entre les péripéties arthuriennes et l'épopée de Lilas dans l'antre de dame Vendredi bien que l'histoire du héros demeure prépondérante. Il n'y a pas de dépaysement majeur, on continue le périple entamé avec Lundi Mystérieux au coeur du dédale des différents mondes dans lesquels interviennent les divers protagonistes de cette saga. En conclusion, il n'y a aucuns problèmes en ce qui concerne l'imagination fertile de Garth Nix, simplement les aventures de ce jeune Héritier se sont trop prolongées et on attend avec hâte la fin de cette série rocambolesque.