John Howe fantasy art - Peindre un univers de légende
		Howe, John Edition : Fleurus 2008, 120 pages ISBN : 978-2-215-09474-6 24,50 €

Connaissez-vous des illustrateurs de littérature fantastique ? Si on me posait cette question, je répondrais par la positive et avancerait quelques noms : Ted Nasmith, Alan Lee... et évidemment John Howe. Principalement connu de nos jours pour avoir collaboré avec Peter Jackson sur les trois films du Seigneur des Anneaux, John Howe est surtout un peintre inventif qui est souvent publié avec des couvertures originales et somptueuses.

Mais ce livre n'est pas, comme je m'y attendais au préalable, un simple art-book, bien au contraire. Il est d'ailleurs plus fait pour les illustrateurs amateurs que pour les amateurs d'illustrations. Pourquoi ? Tout simplement parce que John Howe y présente sa technique, ses choix dans de nombreux thèmes divisés en chapitres : le processus créatif, son matériel et ses techniques, sa vision des personnages, des décors. Il termine enfin sur ce qu'est le métier d'illustrateur de nos jours.

Ça et là, certains de ses travaux célèbres ponctuent le discours synthétique, extrêmement bien écrit même pour le néophyte que je suis, Howe sait trouver le mot juste. Certaines double pages présentent le processus de création d'une oeuvre étapes par étapes. On y retrouvera par exemple sa version de FitzChevalerie Loinvoyant, célèbre personnage de la saga de Robin Hobb, L'assassin Royal, mais aussi le dieu cerf Cernunnos ou le héros Beowulf et le Dragon lui aussi un personnage récurrent chez John Howe.

Curieusement, ce livre se détache de ses illustrations pour Tolkien pour lesquelles le grand public le connait. C'est sans doute volontaire. Seule la dernière partie y revient, avec la triste histoire du vol de certains de ses tableaux dont son très célèbre Gandalf qui sert de couverture à de nombreuses éditions du Seigneur des Anneaux dans le monde.

Je concluerai cette chronique par souligner la gentillesse de John Howe, et combien cela se ressent dans ce livre. Sur ses images de références, sur ses amitiés (cela se ressent dans la préface de Terry Gilliam ou dans la postface d'Alan Lee), et même dans sa façon de nous parler si claire et posée, tel un maître à ses disciples, sans en avoir l'arrogance que de celle de transmettre un savoir. Ce livre vaut la peine d'être lu par tout amateur d'illustration.