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Spirit Lake |
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Brien, Sylvie Edition : Gallimard Jeunesse, Collection : Scripto
2008, 237 pages
ISBN : 978-2-07-061443-1
9,50 € |
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La Première Guerre Mondiale fait rage, avec ses ententes et ses ennemis. Au Québec, appartenant à l'Angleterre, il ne fait pas bon provenir d'Ukraine. C'est ce que va découvrir Peter Gaganovitch, quatorze ans. Il est en compagnie de son grand frère Iwan, dix neuf ans, et de sa mamie, une vieille dame qui commence parfois à avoir la mémoire qui flanche sérieusement. La petite famille se débrouille pour manger et dormir, certes, mais la maréchaussée est au travail, et ne tarde pas à leur mettre la main dessus. Mamie est séparée, et les deux jeunes garçons, dix neuf ans pour tous les deux officiellement, sont envoyés manu militari au camp de concentration de Spirit Lake. Et c'est un camp bien isolé que voilà. On pourrait certes s'en échapper, mais il n'y a pas âme qui vive à cinq cent miles à la ronde. En dehors des loups et du froid polaire, il n'y a donc pas grande aide que l'on peut espérer ici. Les tentatives de s'échapper sont aussi inutiles que suicidaires. Peter a quand même un gros problème : il a fait une mauvaise chute en arrivant, qui lui condamne la jambe. C'est quand même la chance pour lui d'éviter quelques lourdes corvées réservées donc aux autres détenus dont son frère Iwan. Ce dernier rencontre une fille au village des familles prisonnières. Une fille provenant des mêmes régions ukrainiennes que les deux frères. Enfin, quand je dis les frères, c'est juste jusqu'à un certain point, car justement, Peter apprend vite qu'Iwan n'est pas son frère, et que sa mamie n'est pas sa véritable mamie. Quel choc pour un garçon qui va quand même devoir s'inventer des visites impromptues de sa mamie pour garder le moral, d'autant que Peter est loin d'être aussi optimiste que son grand frère. Spirit Lake est un roman qui nous permet de découvrir que des camps de concentration n'existaient pas qu'en Europe. Le Québec et le Canada en étaient également pourvus, et les conditions de survie n'y étaient guère avantageuses. On a ici un récit poignant à la première personne : Peter nous raconte ses galères, ses espoirs, sa tristesse. Les chapitres s'enchaînent à un bon rythme, et sont à chaque fois découpés en deux, avec quelques mois d'intervalles à chaque fois. Cette bipolarité narrative entre le présent et le passé est des plus intéressantes et nous fait à chaque fois nous poser des questions sur ce qui se passe entre ces quelques mois qui se rapprochent au fur et à mesure de l'avancée de la lecture. Une bonne lecture une fois de plus, certes un peu dure par moment, mais tellement prenante.
Ecrite par , le 21 Avril 2008 à 09:04 dans la rubrique .
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