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Gaborit, Mathieu |
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Gaborit, Mathieu
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Après la lecture du Cycle des Ombres, je me balladais dans un magasin de jeux... Je regarde les figurines de Confrontation, et là, qu'elle ne fut pas ma surprise de constater que certaines portaient le nom de personnages du roman de Mathieu Gaborit ! Ni une, ni deux, je me renseigne et apprend comme une fleur, que ces deux romans étaient des commandes. Curieuse comme je suis, une petite interview s'imposait alors... Nereide : Les deux tomes du Cycle des Ombres sont-ils des commandes ? Mathieu Gaborit : Oui. N : Le monde était-il déjà bien défini où c'est vous qui l'avait crée ? MG : Le monde était très largement défini par Rackham à travers la gamme Confrontation. N : Comment travaille t-on sur une commande ? Est-ce exactement le même travail que pour un autre roman ? MG : Un travail très différent dans la mesure où, pour moi, l'univers commande à l'histoire. L'impulsion qui initie un bouquin passe toujours par un fait de l'univers. Pour les Crépusculaires, par exemple, l'arbre du Souffre-Jour. Pour le Cycle des Ombres, en l'absence de cette impulsion, j'ai été obligé de recentrer mon effort sur les personnages. Ce qui, a priori, est plutôt une bonne chose quand on prétend raconter une histoire. N : Que vous a t-on demandé au juste ? MG : Pour ouvrir de nouvelles gammes de figurines (en l'occurrence, les Cynwälls et les Ophidiens) Rackham tenait à marquer le coup. De là est venu l'idée d'un coffret qui lierait le personnage principal d'un roman à la figurine proposée. N : Connaissiez-vous Confrontation avant cela ? MG : Oui, naturellement. Je ne suis pas joueur mais j'ai toujours été très impressionné par la qualité du travail réalisé par Rackham. Sans langue de bois. C'est une fantasy qui a le mérite de sa cohérence et de son originalité. N : Les deux tomes sont très différents. Alors que Les Cendres de la Colère est moite, d'une sensualité sombre (c'est mon ressenti), La Faille de Kaïber est un concentré d'action, extrèmement rythmé. Est-ce l'histoire qui impose d'elle même ces ambiances ou est-ce réfléchi et voulu ? MG : Pour le premier roman, Rackham tenait à une bataille épique. C'était d'ailleurs la seule véritable contrainte. Un conflit majeur qui illustre l'art de la guerre cynwäll. Pour le second, en revanche, j'ai eu plus de liberté. Ma feuille de route ne comportait qu'une contrainte très abstraite : le Vice comme pierre angulaire du peuple ophidien. J'ai choisi le huis-clos comme un lieu symbolique des enjeux qui, à mon sens, incarnent le mieux les Ophidiens. N : A la fin du deuxième tome, tout laisse à penser qu'il peut y avoir une suite. Existe t-elle, écrite ou imaginée, avez-vous eu envie de l'écrire ? MG : Non, il n'existe pas de suite pour l'instant. Et c'est mieux ainsi. J'ai choisi la commande pour me plier aux exigences d'un éditeur dont l'expérience n'était pas liée directement aux livres mais à l'imaginaire à travers des figurines. J'ai envie, aujourd'hui, de revenir à des univers plus personnels. N : Quel regard porté vous sur cette commande ? Vous êtes vous attaché à cet univers ? MG : Un regard nuancé. Notre collaboration s'est faite dans la douleur. Rackham n'a pas d'expérience éditoriale sur le roman proprement dit. D'un côté comme de l'autre, il a fallu faire des concessions. Néanmoins, j'ai trouvé l'expérience enrichissante. Je suis fasciné par le travail de sculpture réalisé chez Rackham et j'aime l'idée qu'un roman se prolonge à travers une figurine. N : Classique, mais indispensable : vos projets ? MG : Je suis affamé, à vrai dire. Je collabore à un jeu vidéo, je travaille sur un roman inédit, je reviens au jeu de rôle avec une équipe motivée, je peaufine un gros travail éditorial sur un projet à cheval entre le livre et le jeu de plateau et achève la réécriture de Bohème, un cycle steampunk publié il y a quelques années.
Ecrite par , le 04 Février 2008 à 10:02 dans la rubrique .
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