Invasion (Nambul - Tome 1)
		Lee, Hyun Se & Ya, Sul Lok Edition : Kami 2007, 413 pages ISBN : 978-2-35100-243-8 10,50 €

Pendant que se prépare les prémices d'une nouvelle guerre du Golfe, l'Irak attaquant à nouveau le Koweit, au Japon la police s'apprête à relâcher un petit bandit local, fils d'un blanchisseur coréen et surtout frère d'un génie de la finance. Evidemment, à peine libre Hae-Sung va retrouver sa bande de potes motards, ses copains qui l'ont lâché, le tout dans une fureur qu'il a contre le Japon, par pur patriotisme coréen. Son frère par contre est lié par le mariage aux Japonais dont il partage les goûts.

Mais la guerre a des effets aussi en Asie, en commençant par le rationnement en produits pétroliers. Ainsi des députés et des membres de l'armée nippone vont faire un complot afin de s'emparer de force des ressources pétrolières d'un pays voisin, en soutenant officiellement une petite armée locale face au gouvernement légitime, et ceci en contradiction avec les traités d'alliance et de non ingérence faits auparavant. Le Japon voudrait-il revenir à une politique d'expansion du pays, autrement appelé le grand Japonisme ?

C'est justement ce que craint l'auteur de ce manhwa. Qui a dit que les bandes dessinées asiatiques étaient toutes conventionnelles ? Dans ce cas là, je lui suggèrerai de lire Nimbul immédiatement, car la publication de ce récit, et encore plus le suivant nommé Mythologie du paradis qui a carrément été la cause d'une accusation et d'une inculpation pour "l'exercion d'une mauvaise influence sur la jeunesse". Là il faut se remettre dans le contexte. La Corée est un pays divisé, qui a dû s'adapter suite à de nombreux conflits. Or après la fin de la deuxième guerre mondiale, et selon les accords de Nambul, le Japon a reconnu la souveraineté de la Corée sur l'île de Dokdo, chose qui à l'époque de l'écriture de ce récit commençait à être réfuté, tout commes les livres d'histoires japonais étaient modifiés à l'avantage des nippons.

Mais alors pourquoi la Corée sanctionne Lee Hyun Se ? Principalement parce que la politique habituelle dans ce pays est de tout faire pour rester diplomatique, au point d'oublier ses racines parfois. Ceci dit, la lecture de ce tome de Nambul ne me donne pas vraiment une bonne opinion de l'attitude des Coréens qui y sont décrits, non plus que les Japonais, mais il faut avouer que nous n'en étions qu'aux prémices du conflit inventé par Lee, et qu'il sera nécessaire pour une oeuvre de ce type d'avoir une vue d'ensemble. Ce qui est par contre certain, c'est que je trouve l'idée intéressante, en particulier vu le recul que nous avons à présent sur les suites de la guerre du Golfe.

Rendez-vous donc est donné pour le volume deux.