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Corbeyran, Eric

 
  Corbeyran, Eric
Photo : © Olivier Roller/Delcourt
 

Interview d'Eric Corbeyran recueillie par Clark.

Si je vous dis Charmes fous ou Dragan, peut-être cela ne vous dira til pas encore grand-chose, et vous vous direz éventuellement « Mais de quoi il nous cause, lautre ?! », mais si dans la foulée je vous donne comme références Imago Mundi, Asphodèle ou carrément le Chant des Stryges, là, si vous ne voyez pas de quoi je parle, vous conviendrez que cest vous qui avez un sérieux problème de voyage lunaire trop long ! Car cest bien dEric Corbeyran dont il sagit là, et les références choisies pour agrémenter cette introduction ne sont quune parcelle de la production de ce prolifique Monsieur ! Mais assez parlé, passons maintenant à lessentiel


Clark : Ce qui est frappant chez toi, cest quand même la multitude de séries portant ton nom en tant que scénariste Avec toutes ces séries en cours (Les hydres dAres, PEST, Le Malvoulant et jen passe, et pas des moindres), as-tu encore le temps de peaufiner dautres projets ou te consacres tu aux suites ?
Eric Corbeyran : Je passe beaucoup de temps à écrire et le reste du temps à réfléchir. Les idées ne manquent pas. Mais au-delà de cette matière première essentielle, la clé de voûte, c'est l'organisation : je fais les choses dans l'ordre, une à la fois, au fur et à mesure qu'elles se présentent, et je me laisse rarement déborder. Jai horreur de faire plusieurs choses à la fois, de travailler dans l'urgence et de subir la pression du temps. J'ai toujours une confortable avance sur mes dessinateurs, ce qui me permet d'envisager les épisodes successifs de mes séries en cours sereinement et, en parallèle, de faire éclore lentement de nouvelles idées.

C : Peux-tu nous donner un planning des sorties estampillées Corbeyran sur les prochains mois (et ce, tous éditeurs confondus) ?
EC :
J'en suis parfaitement incapable. Il vaut mieux poser la question à mes éditeurs, car entre les prévisionnels de sorties, les retards des uns et des autres et les dates réelles, il y a toujours un peu de mou. Voilà en gros ce je sais : mes prochaines sorties sont le T5 du territoire et le T10 d'Imago Mundi, je sais aussi que le T2 du Malvoulant et le T1 du Syndrome de Hyde sont en train d'être colorisés, je sais enfin que le T11 du Chant des Stryges et le T3 de la Conjuration d'Opale seront prêts respectivement pour septembre et octobre.

C : Pour rester du côté des plannings, une question concernant une série que jai particulièrement appréciée, PEST : pour quand le tome 2 est-il prévu ?
EC :
Je n'en ai pas la moindre idée. Il faudrait poser la question à Amaury Bouillez (NDLR : le dessinateur, vous laurez deviné !). Lui seul possède la réponse.

C : Question piège ! Quel est le mail dAmaury Bouillez pour lui poser la question ?!
EC :
Je préfère conserver le suspense jusqu'au bout... c'est mon métier !

C : Question relative aux hydres dAres, une des dernières heureuses surprises : avais-tu peur que les Stryges te manquent avec la fin du cycle du clan des chimères ?
EC :
Cette série était prévue de longue date mais pour des raisons diverses et variées elle n'a pu voir le jour que très récemment. Je pense qu'il faut user raisonnablement et prudemment des "spin off". Lenthousiasme généré par ce type de projets peut vite céder la place à l'écoeurement s'il y en a trop. Jai envie que les lecteurs continuent à apprécier l'univers des Stryges et, pour ça, je veux proposer le juste dosage. Au moment où s'éteint le cycle des chimères, s'ouvre celui des aliens. Lan prochain, en même temps que paraîtra le dernier tome du maître de jeu, s'ouvrira une toute nouvelle saison : le Siècle des ombres. Ce récit se déroule à la veille de la révolution française et met en scène Abeau et Cylinia d'un côté et de l'autre... Sandor G. Weltman !

C : Qui sera le dessinateur du Syndrome de Hyde ? Même question pour le Siècle des ombres ?
EC : Defali et Suro s'occuperont respectivement du Syndrome de Hyde et du Siècle des ombres.

C : Suro Après le Clan des Chimères, on ne change pas une équipe qui gagne ?
EC : Michel (Suro) est un dessinateur discret et efficace, mais sa qualité première est qu'il ne se contente jamais de ce qu'il a. En recherche constante (tant au niveau du trait que de la mise en scène), il a énormément progressé au fil des albums sans pour autant perturber le confort du lecteur ou le désorienter En outre il a su insuffler une énergie véritable au Clan des Chimères. Le challenge n'était pas si évident car il y a une répétitivité de lieux (caverne / château / château / caverne) qui tenait presque du huis clos et risquait de devenir ennuyeuse si elle n'était pas contrebalancée par une ingéniosité de mise en scène et une singularité du graphisme. Beaucoup de dessinateurs auraient jeté l'éponge (ou, à défaut d'éponge, le scénario par la fenêtre) mais Michel s'est entêté, il a su s'emparer de ce sujet compliqué à gérer et le plier à sa volonté et il a surtout su recréer un véritable monde visuel à partir de ces quelques éléments. Dans le Siècle des ombres, le défi est tout autre. Le scénario sort de ce cadre confiné. Des rues de Paris à la forêt amazonienne, le récit nous offre le véritable souffle de la grande aventure...

C : Retrouvera-t-on la sorcière Asphodèle dans le Syndrome de Hyde ?
EC :
non, le cycle d'Asphodèle est terminé (pour l'instant). Djilali (Defali) souhaitait mettre de côté le personnage car il avait envie d'en créer d'autres. Le Syndrome de Hyde sera une trilogie, mais nous avons déjà mis en branle un autre grand projet d'envergure dont je ne peux (pour l'instant) malheureusement rien dire, mais qui s'annonce (en tout cas de mon point de vue scénaristique) tout à fait passionnant.

C : Question bonus : as-tu personnellement eu contact avec un Stryge ? Si oui, était-ce douloureux ?
EC :
Hélas, je n'en ai jamais rencontré moi-même, mais en revanche je connais des gens qui connaissent des gens qui connaissent une personne qui...

C : Pour en revenir à la BD franco-belge, quelles sont les séries qui tont particulièrement plu récemment ?
EC : J'ai beaucoup apprécié Bouncer. Jadore la série Tony Corso.

C : A propos de Tony Corso et de son auteur Je suis resté bluffé devant des titres comme Lie-de-vin ou Rosangella plus récemment Je suppose que ce genre de récits plus intimistes doit avoir un côté bien agréable et bien rafraîchissant par rapport à des monstres sacrés comme les Stryges ?
EC :
Connaissant les thèmes qui accompagnent des récits comme Lie-de-vin (la naissance sous X) et Rosangella (la violence conjugale), je ne peux pas dire que "rafraîchissant" ou "agréable" soient des mots qui me viennent à l'esprit quand je m'attaque à ce type de scénario. Et puis, je ne sais pas, j'ai peut-être un fonctionnement un peu particulier, mais je "m'éclate" avec mes monstres. Quon les nomme stryges, chimères ou hydres, je m'amuse bien à mettre en scène toutes ces bébêtes qui nous manipulent et nous terrorisent (et je ne suis pas le seul, demandez à Guérineau, Suro, Horne ou Sentenac, ils vous diront la même chose !). J'aime traiter le côté sombre de l'existence, j'aime projeter mes personnages dans des univers très durs et leur faire côtoyer la violence pour mieux en condamner les effets. Rien de vraiment "agréable" non plus là-dedans. le mot "rafraîchissant" me suggère cependant cette réflexion : au fond, je n'ai pas besoin de récré. Je trouve la vie en général relativement ennuyeuse et l'exercice de mon métier me procure l'évasion nécessaire à mon propre équilibre.

C : Comme on dit toujours jamais 2 sans 3, y aura-t-il un autre récit plus personnel avec Olivier Berlion ? Je suppose que oui, étant donné que tu es fan de Tony Corso ?
EC :
Avec Olivier, nous nous entendons bien et l'excellent accueil fait à Rosangella en janvier nous conforte dans l'idée que les lecteurs apprécient notre tandem. Nous nous sommes donc associés à nouveau pour réaliser un projet. Ce récit sera bien sûr radicalement différent de ce qu'on a déjà fait dans Lie-de-vin ou Rosangella (histoire de ne jamais être là où on nous attend). À cette occasion, d'ailleurs, nous quittons la collection Long Courrier car nous avons proposé à Dargaud une histoire en deux tomes. Comme précédemment, c'est Olivier qui a donné la première impulsion. Il a jeté les bases du personnage principal et ébauché le cadre du récit : le sud de la France, une région écrasée par le soleil. La magie de ses couleurs et l'efficacité de sa mise en scène devraient une fois encore faire mouche. Nous avons trouvé un titre évocateur : Garrigue. Il est en revanche un peu tôt pour dévoiler quoi que ce soit sur le contenu mais le sujet pourrait s'apparenter à un "western aïoli".

C : Une question que jaime poser, parce quon ne la trouve pas partout, et parce que cela mintéresse ! Lorsque tu écris, le fais tu dans un silence religieux ou aimes tu être accompagné par une musique dambiance ? De manière plus générale sur le sujet, quel genre de musique écoutes tu ? Tarrive til daller à des concerts ?
EC : Ca dépend. Parfois la musique m'empêche de me concentrer, parfois elle me stimule. En revanche, pas de chanson française quand j'écris, ça crée des interférences avec la petite mécanique que j'ai dans la tête. Je n'aime pas trop les grands concerts mais j'apprécie le moment quand les groupes jouent dans les plus petites salles. Mes derniers concerts en date : Cowboy fringants, John Mc Laughin et Deep Purple. Mon prochain : John Butler Trio (NDC : cest mon groupe préféré !).

C : Je ne suis personnellement pas très attiré par ce support, mais il y a de nombreux fans de mangas qui viennent visiter les pages de Climaginaire On a récemment eu ladaptation de Sanctuaire de C. Bec et X. Dorison en manga chez les Humanos Est-il prévu que lune ou lautre de tes séries subisse la même transformation ?
EC :
ce n'est pas au programme, mais je trouve l'expérience intéressante. Cela prouve que ce n'est pas le contenu de nos récits qui n'intéresse pas les lecteurs de manga (comme je l'entends trop souvent) mais la manière que nous avons de les raconter.

C : Une question me permettant de faire une transition avec mon prochain interviewé Franck Thilliez Tarrive-t-il de lire des romans ? Si oui, je nose imaginer ce que donnerait un bouquin comme La forêt des ombres dudit Franck dans la mécanique cérébrale dun Eric Corbeyran
EC :
Je ne sais pas. Je demande à voir. Je lis beaucoup de romans mais je n'ai pas la chance de connaître cet auteur. Si Franck Thilliez veut m'envoyer quelques uns de ses bouquins, je me ferai un plaisir de lui faire parvenir une sélection des miens !

Ecrite par Clark, le 09 Juillet 2007 à 09:07 dans la rubrique Interviews .
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