L'affaire du Bois Bleu : une innocente jetée aux chiens
		Boursier, Gérard Edition : Noir Délire 2007, 177 pages ISBN : 978-2-913936-28-7 12,50 €

Comment un simple soupçon peut faire de vous une criminelle ? C'est ce que tente de démontrer dans ce livre Gérard Boursier.

Tout débute en 1966 à La Guerche quand une "deux chevaux", est retrouvée calcinée au Bois Bleu, avec à l'intérieur le cadavre de son propriétaire : Georges Segrétin chef de bureau à la Société Générale.

Les gendarmes mènent alors une enquête qu'ils pensent être diligente et c'est Monique Case, la photographe du village, qui est accusée du meurtre ainsi que son ami le gendarme Jules Barrault. Monique, selon la rumeur populaire, serait une garce qui profiterait des hommes pour arrondir ses fins de mois.

La rumeur. Elle joue un très grand rôle dans cette affaire, vu que l'inculpation de Monique Case ne repose que sur les ragots d'un village qui montre du doigt une jeune femme qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Trop belle, trop dynamique, trop voyante, bref la cible préférée des potins du village. Potins que la P.J. va prendre au pied de la lettre alors que Monique et son ami sont parfaitement innocents. La jeune femme ne cessera d'ailleurs de la clamer cette innocence, et même lorsque justice sera faites on dira toujours dans le village "Il n'y a pas de fumée sans feu".

Ce document est le récit d'une vie massacrée par les ragots. Mais c'est aussi la contre enquête d'une jeune juge d'instruction, qui trouve des lacunes dans les témoignages, des manquements à l'enquête et qui est persuadé que Monique Case est innocente.

Pour ceux que les affaires de justice intéressent, ce document fera leur bonheur. L'affaire a fait grand bruit pendant deux ans, au point d'étouffer l'affaire Ben Barka qui s'est déroulé dans le même temps.

Un détail qui m'a légérement agacé au long de ma lecture, c'est le parti pris de l'auteur de ne pas citer tous les noms relatifs à cette affaire. Si je le comprends très bien d'un point de vue juridique, d'un point de vue lecture voir des Mme F. ou Mr X. à longueur de page c'est un peu gênant pour la lecture.