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Romuald |
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Interview de Romuald recueillie par WongLi. WongLi : Bonjour Romuald, tout d'abord merci de prendre de votre temps pour répondre à nos questions. La première qui me vient naturellement à l'esprit est d'où vous vient cette idée des Pyjamasques ? Romuald : Une idée c'est souvent plusieurs passions qui se cristallisent au fil des années. Depuis longtemps, mon truc c'est de flâner en me baladant la nuit (je précise que je ne me déguise pas en lézard, ni en chat bleu !). Je suis très inspiré par certains endroits un peu reculés où l'atmosphère est vraiment irréelle et très poétique au milieu de la nuit. Ça c'est pour l'ambiance ! Je suis également fasciné par l'étude de la faune, et par l'histoire des arts primitifs où totems et talismans prêtent souvent aux hommes des qualités animales. Ajoutons à cela un crayon qui divague sur une feuille, des petits personnages qui se forment spontanément et voilà ! WL : Le dessin est très soigné et précis pour un livre pour les plus jeunes. Quel est votre parcours artistique ? R : Dès l'obtention de mon diplôme à l'école Estienne je commençais à trouver des petits boulots dans l'illustration (édition, cartes postales, tee-shirts) tout en continuant personnellement mon apprentissage, chez moi. C'est à ce moment-là que j'ai vraiment appris à développer un style personnel. J'ai ensuite décroché un poste de " designer 2d " dans le domaine du jeu vidéo, mais après quelques années la société fermait ses portes : " Tout le monde dehors ! " a dit le patron. Peu importe ! L'envie me brûlait depuis longtemps de mettre sur pied un projet pour l'édition jeunesse ! WL : Sans trop entrer dans un format classique, vous vous amusez souvent à faire des rimes dans votre récit. Est-ce quelque chose qui est venu naturellement ou bien était-ce une volonté dés le départ pour sensibiliser les plus jeunes à cette musique linguistique ? R : C'est en aimant lire que j'ai aimé écrire. Pourvu que mes livres contribuent à faire le même effet aux plus jeunes ! Au-delà des rimes, l'essentiel c'est d'aimer jouer avec les mots. J'aime ceux qui ont une saveur, une résonnance poétique. Comme les Pyjamasques sont d'une nature dynamique, il me fallait un texte fluide qui apporte du ressort aux scènes tout en gardant une certaine douceur. L'utilisation des rimes était appropriée. Mais je n'en mets pas partout heureusement (parfois j'en trouve pas...) ! WL : La fin de vos histoires n'est jamais toute rose comme on en voit souvent, surtout dans la littérature jeunesse. Y a-t-il une volonté derrière, comme un message pour les enfants ? R : Lorsque j'écris des histoires, ma motivation première est d'amuser, d'enchanter et de stimuler l'imagination des plus jeunes .Tout est avant tout fait pour cela. Mais après l'amusement, ne peut-on pas expliquer certaines choses importantes aux enfants ? Je pense que si ! Dans l'épisode du zoo, il est vrai que les animaux s'en vont sur leur île imaginaire. Ce n'est pas si loin de la réalité. Que nous restera-t-il bientôt de certaines espèces (tigres, gorilles) à part des souvenirs ? Même si tout n'est pas toujours rose, les Pyjamasques sont là pour dire aux enfants que si petit que l'on soit, on n'est jamais démuni face aux évènements. On a toujours tel ou tel talent pour réagir et renverser la situation. Les Pyjamasques sont optimistes ! J'aimerais qu'un jour, plein de petits Pyjamasques devenus adultes, revêtent leur seconde peau et règlent certains problèmes vraiment importants ! WL : Est-il prévu d'en apprendre plus sur les Yoyo, Gluglu et Bibou ou le mystère doit-il rester entier, comme toute identité secrète de super-héros ? R : Pour le moment, j'aime bien qu'ils gardent ce côté mystérieux. Le fait qu'ils soient masqués n'empêchera pas leurs caractères de ressortir au fil des histoires. Mais petit à petit, il est inévitable qu'on apprenne certaines choses sur eux, bien entendu. WL : Sont-ils de la même famille ? R : Pour moi, ils ne sont pas de la même famille. Ils seraient plutôt des amis .Ils ont fait le choix d'être ensemble. Mais j'aime aussi laisser des champs libres à l'imagination des jeunes lecteurs. WL : Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les prochaines aventures des Pyjamasques ? Et savez-vous quand elles doivent paraître ? R : Les planches du prochain livre sont chez l'imprimeur en ce moment même.Yoyo, Gluglu et Bibou seront aux prises avec un petit garçon nommé Roméo Mécano, qui passe ses nuits à bricoler d'étranges machines et met sur pieds des plans insensés ! Au plus tard à la rentrée 2007. Actuellement je travaille sur la rencontre des Pyjamasques avec une de leur future charmante acolyte : Lilifée ! Il y aura d'autres surprises, je tiens à me renouveler le plus possible, mais il est trop tôt pour tout dire ! WL : Avez-vous d'autres projets que cette série ? R : J'en ai, mais j'ignore quand j'aurai le temps de les réaliser ! Et comme je n'aime pas me disperser dans mon travail, je me consacre pour le moment entièrement aux Pyjamasques. WL : Est-il prévu d'avoir une version audio des Pyjamasques ? R : Pas encore, mais merci pour l'idée ! En écrivant mes textes, je les répète souvent à voix haute pour vérifier que ça fonctionne .La prochaine fois je m'enregistre ! WL : Les Pyjamasques sont aujourd'hui trois. Est-il prévu que d'autres héros viennent enrichir leur groupe ? R : Tout à fait .Yoyo,Gluglu et Bibou resteront le noyau dur de la série, mais dans chacun des albums nous feront de nouvelles rencontres : des pyjamasques-filles, d'autres bandes de pyjamasques et divers autres personnages. Nous en reverrons aussi d'épisodes précédents, comme Ptigarou qui est devenu leur ami. WL : Si vous aviez dû enfiler vous-mêmes un des pyjamas de vos héros, lequel auriez-vous choisi ? R : Question difficile ! Je suis parfois aussi collant que Gluglu ou tête en l'air comme Bibou ! Allez, s'il faut choisir, j'aurais un penchant pour Yoyo (le chat bleu), le plus cascadeur ! Car je tiens à préciser que je teste la plupart des acrobaties avant de les dessiner ! Donc la couleur bleue et les rayures, ça me va bien ! WL : Vos héros s'enfuient de chez eux la nuit pour aller jouer les super-héros. Mais qu'en est-il de leurs parents ? Ne vont-ils pas s'inquiéter de ne plus les voir dans leur lit ? Sont-il au courant de leur activité nocturne ? R : Ils s'enfuient surtout d'un quotidien qui peut parfois paraître terre à terre aux enfants qu'ils sont. Dans la série, les parents ne sont pas au courant des escapades fantastiques de leurs rejetons. Tout se passe la nuit alors que tout le monde dort, il fallait que tout cela reste leur petit secret. Mais même si les parents savaient, n'oublions pas qu'ils ont également eu leurs héros et leurs secrets étant petits, alors je pense qu'ils ne s'inquièteront pas. Au contraire ! WL : Les verrons-nous un jour ? R : C'est trop dangereux pour les parents ! Que feraient-ils en face d'un grogarou ? Ou d'une machine infernale ? Les pyjamasques peuvent s'en sortir grâce à leurs acrobaties, mais il faudrait qu'ils surveillent leurs parents sans arrêt ! Et moi ça me ralentirait mon scénario, on serait tous embêtés ! Plus sérieusement, j'ai mon idée sur la façon de les mettre en scène mais... seulement s'ils sont sages ! Je voudrais aussi préciser que les Pyjamasques ne sortent pas toujours pour jouer les super-héros. Ce sont avant tout de petits acrobates, certes un peu fantasques, mais le plus souvent, ils sortent simplement pour s'amuser (comme dans l'histoire n°1 par exemple). WL : Le seul autre humain que les enfants rencontrent dans les deux premiers tomes est le gardien du zoo. Vont-ils rencontrer d'autres personnes, d'autres enfants, dans leurs futures aventures ? R : Bien sûr, il y aura encore d'autres personnes (comme je l'ai dit plus haut) ! Dès les prochains livres d'ailleurs. WL : Une ville précise vous a-t-elle inspirée pour le décor de la série ? R : Le décor est important à mes yeux .J'essaie de l'utiliser comme une petite " musique visuelle " qui traîne,là, au fond des illustrations. C'est principalement l'aspect parisien des bâtiments qui m'inspire. J'aime les bidules étranges et les cheminées tordues qu'ont voit parfois à foison sur les toits, comme une végétation un peu abstraite. Mais je ne dédaigne pas les détails architecturaux de certaines villes alsacienne un peu biscornues, comme je peux trouver intéressants aussi certains buildings américains un peu anciens. Les constructions actuelles m'intéressent moins, elles sont trop lisses, elles n'ont pas tous ces petits " bitoniaux à vapeur " qui ne servent à rien et que j'aime tant ! WL : On discerne des détails des visages des héros lorsqu'ils commencent à enlever leurs masques. Verrons-nous un jour les visages de ces super héros en culotte courte ? R : J'ai quelques thèmes d'histoires qui peuvent justifier de montrer leurs visages. Quand vais-je les faire ? Mystère !... WL : Merci Romuald d'avoir pris de votre temps pour répondre à mes questions. Un mot de la fin ? R : Ah non, pas le mot " fin " ! Comme la série des Pyjamasques est toute jeune, je préfère dire : à suivre ! ... Note de WongLi : Pour vous montrer le travail de Romuald, que je trouve vraiment beau, voici l'image en version agrandie :
Ecrite par , le 11 Juin 2007 à 13:06 dans la rubrique .
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