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L'Affaire du Calmar dans le Grenier |
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Andrevon, Jean-Pierre Edition : Rivière Blanche
2007, 172 pages
ISBN : 1-932983-84-8
16 € |
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Renaud Marengolles vient de se voir signifier son congé par Béatrice, la fille qu'il fréquente depuis quelques mois. Il est quelque peu affecté par cette défection sentimentale et sexuelle et, en ce début de roman, il rumine ferme sa rancune et sa rancur. Cette nuit là, alors qu'il a péniblement trouvé le sommeil, un bruit incongru a pour conséquence directe un réveil en sursaut, un trou dans le toit, l'atterrissage d'un objet plus ou moins mystérieux dans le grenier et une fuite dans la chambre de Renaud de l'ordre des chutes du Niagara. Après divers atermoiements et tergiversations, il décide d'aller voir par lui-même de quoi il retourne et se trouve face à un container dont la forme lui évoque immédiatement un cercueil, composé d'une matière luisante ressemblant à du métal. Sa vie essentiellement faite de glandouille mâtinée de lecture, de fêtes et de séance de bronzage dans le jardin vient de prendre brutalement fin au profit d'un virage à cent quatre-vingt degrés générateur de changements définitifs. Le héros de ce roman est particulièrement sympathique. Renaud Marengolles est âgé de vingt-sept ans, orphelin et répond au profil du pique-assiette de tout premier ordre. Ancien étudiant aux Beaux-Arts, il n'a rien produit de marquant mis à part quelques contributions artistiques à la création d'affiches pour des spectacles de-ci de-là. Il n'envisage pas réellement de pratiquer une activité professionnelle régulière étant donné la difficulté que représente la trouvaille d'un poste en adéquation avec ses aptitudes. Renaud est du genre à se faire gracieusement héberger tout en se plaignant que son oncle soit incapable de procéder aux réparations qui s'imposent dans la maison, nuisant ainsi à son confort. L'idée de faire lui-même les travaux de première nécessité ne lui semble pas une solution satisfaisante voire une possibilité sérieusement envisageable. Son meilleur pote, Frank, est gay, âgé d'une trentaine d'années, roule en grosse BMW et vit dans un loft. Il travaille dans la publicité. On a affaire à un roman dont le rôle principal est attribué à une bébête répugnante, mêlant sans complexe sexe et violence, où l'expression "l'étreinte de la mort" prend tout son sens. S'il s'agit de thèmes assez récurrents dans les uvres fantastiques, leur nouvelle exploitation ne donne lieu à aucun ennui, sentiment que pourrait provoquer la sensation de "déjà vu" même si la transformation de Renaud fait indéniablement penser à la métamorphose de Jeff Goldblum dans le film de David Cronenberg : La Mouche. Malheureusement l'intérêt réel de ce texte est parasité par un nombre de coquilles impressionnant. Toute la gamme est balayée en 172 malheureuses pages : de l'oubli de mot à l'erreur de lettres en passant par l'ajout ou le manque de "s". On ne tiendra pas ici un compte rigoureux et exhaustif de ces lacunes textuelles tant le décompte serait fastidieux et ennuyeux aux vues de la longueur de la liste. Cependant la nuisance au niveau de la lecture est incontestable, cela ne contribue pas à la mise en valeur du texte car si un certain nombre de fautes semble acceptable sur l'ensemble d'un roman, il y en a ici beaucoup trop pour être passées sous silence et être considérées comme quantité négligeable. Malgré ces désagréments, ce petit ouvrage est la preuve vivante que la quantité n'est pas nécessaire pour produire une uvre de qualité. En peu de pages, Jean-Pierre Andrevon parvient à brosser un univers sordide, lourd et poisseux voire gluant à l'image du calmar qui a atterri dans le grenier de Renaud. On bascule progressivement dans l'horreur tout en étant fasciné et suspendu aux lèvres du protagoniste. Le style d'Andrevon est très imagé avec recours à l'argot ce qui donne une couleur et un relief particuliers à son écriture, engendrant ainsi un véritable plaisir de lecture. Un livre qu'on ne parvient pas à lâcher jusqu'au dénouement final car une fois accroché, il est impossible de s'en défaire. À consommer rapidement et sans modération.
Ecrite par , le 15 Mai 2007 à 20:05 dans la rubrique .
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