Le Dernier Magicien
		Lindholm, Megan Edition : Mnémos 2003, 316 pages ISBN : 2-915159-11-4 20 €

Dans la zone de transports gratuits de Seattle, le Magicien est sur son territoire. La ville lui procure ce dont il a besoin : vêtements, nourriture, café... En échange, il veille sur ses pigeons, leur donnant quelques miettes de pop corn tirés d'un sachet qui ne semble jamais se vider. Bien entendu, il existe des règles : il doit considérer les pigeons comme sacrés, écouter ceux qui viennent se confier à lui et leur dire la Vérité dont il ont besoin si elle se présente à lui, il ne doit jamais sortir avec plus d'un dollar en monnaie, ne jamais avoir de contact avec une femme, ne jamais utiliser sa force sur quelqu'un de plus faible... Tant de règles pour conserver un pouvoir qui a traversé les âges et qui le protège, le nourris et l'aide à venir en aide à ceux qui en ont besoin.

Pourtant, le passé de ce vagabond peut ordinaire va le rattraper, ses anciens démons qu'il pensait avoir laissé au Vietnam vont ressurgir. Une chose maléfique va prendre vie dans les rues de la cité. Une chose qui pourrait détruire toute la magie de ce monde si le Magicien ne l'arrête pas car lui seul peut la combattre. Il devra faire un choix : rester et affronter son démon ou fuir, nier tout ce qu'il est. Etre le Magicien ou simplement un homme

Megan Lindholm, plus connue sous le nom de Robin Hobb, nous sert ici un roman où se mêle fantastique et condition humaine. Nous suivons avant tout le combat d'un homme qui doit faire le choix entre ce qu'il est ou l'illusion de normalité dans laquelle évolue ses semblables. Au fil des pages, nous assistons à la descente aux enfers d'un homme confronté à lui même, à ses choix qui se présentent à lui : le courage ou la facilité, l'abnégation ou céder à son humanité si longtemps réfrénée.

Ce roman est particulièrement bien construit, les évènements s'imbriquent les uns dans les autres naturellement si bien qu'on a l'impression de voir la déchéance du Magicien se concrétiser sous nos yeux. Malgré tout, sur la fin on a hâte d'en voir le dénouement, quel sera le choix du Magicien. Bref, un excellent roman avec une couverture à la hauteur (Guillaume Sorel), comme souvent chez Mnémos.