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Simonay, Bernard

 
  Simonay, Bernard
 

Interview de Bernard Simonay recueillie par Yakumo

Yakumo : Pouvez vous vous présenter ?

Bernard Simonay : Bernard SIMONAY, né à Paris il y a plus d'un demi siècle. Marié avec une fée, Viviane. Trois enfants, quatre chats (trois matous style Raminagrobis saints hommes de chats - et une mini-chatte de trois mois spécialisée dans les griffures câlines et les morsures affectueuses), une chienne diplômée ès bêtises, complice de la précédente, un lapin neurasthénique, des poissons boulimiques. Je vis à la campagne et n'ai pas l'intention de changer. Rien d'autre à signaler. Je mène une vie calme.

Y : Vivez vous de vos écrits ?

BS : Oui. Je n'ai même pas le temps de donner des conférences comme on me le demande parfois.

Y : Parlons tout dabord de votre premier roman Phénix qui m'a particulièrement enthousiasmé tant au niveau du monde qu'au niveau de l'histoire. Comment l'idée de ce roman vous est venue et comment l'avez développée ?

BS : L'idée est venue à partir d'un film sans aucun rapport avec la SF : Les Mariés de l'An II. On y voit deux chouans, Samy Frey et une actrice italienne dont j'ai oublié le nom. Ils sont frères et soeur, mais on sent que leur affection n'est pas seulement fraternelle. J'ai eu envie d'écrire un roman parlant d'une histoire d'amour entre un frère et une soeur. Sujet délicat, chargé de passion. Et, quelques années plus tard, cela a donné Phénix.

Quant au développement, c'est l'inspiration. C'est un phénomène que je suis incapable d'expliquer. Cela vient tout seul.

Y : Ce livre n'est pas seulement un très bon livre fantastique, il m'a semblé qu'il véhiculait quelques messages. Pouvez vous nous dire lesquels ?

BS :

- Le sens de la vie, avec une réflexion sur l'évolution possible de l'homme (développement de certaines fonctions existant à l'état latent : télépathie, télékinésie, etc). L'homme est à peine sorti de l'animalité. Sur le plan spirituel, il en est encore à l'âge de pierre (religions basées sur la superstition, crainte de la mort et de divinités toutes puissantes, etc)

- Un regard désabusé sur la justice, dont l'orientation varie selon la volonté de celui qui détient le pouvoir.

- La manipulation des peuples par les gouvernements et les religions

- Une réflexion déjà sur l'avenir de notre propre civilisation, qui fonce droit dans le mur pour de sordides raisons d'intérêt et à cause du goût du pouvoir et de la frime de nombre de nos dirigeants..

- Le développement de certaines valeurs fondamentales : le sens de l'amitié, la solidarité, la loyauté, le sens de l'honneur, le respect mutuel, le respect de la vie, le goût de la liberté. L'humanisme

Y : Le secret interdit s'inscrit lui plus dans le thriller historico fantastique. Pouvez vous nous rappeler la trame de ce roman ?

BS : Difficile, elle est très compliquée. Je vais essayer de faire court. Un romancier américain, Kevin, est obligé de se réfugier dans un port de Floride à cause d'une tempête. Lorsque le cyclone frappe le port, son bateau se trouve à côté d'un navire de grande taille, qui semble protégé par une force incompréhensible. Il monte à bord, aperçoit pendant une fraction de seconde un homme qui est censé se trouver au même moment à quatre mille kilomètres de là.

Il tente de retrouver cet homme, afin d'avoir une explication sur ce phénomène étrange.

A partir de là, les événements se succèdent à un rythme accéléré. Il reçoit d'étranges lettres signées d'une croix Ankh qui l'envoient, en compagnie d'une petite Française, Alexandra, aux quatre coins du monde, où l'attendent des énigmes ayant trait à l'histoire. Chaque aventure-découverte constitue une pièce d'un puzzle mystérieux qui le mènera finalement à découvrir un secret datant de la nuit des temps.

Y : Je le trouve très actuel. Il englobe les grandes tragédies du vingtième siècle dans un complot global et, comme Phénix, dénonce certains maux chers à notre humanité. Est ce que vous vous considérez comme un écrivain militant, prônant l'écologie et dénonçant le fanatisme ainsi que le capitalisme sauvage ?

BS : Exactement. L'imbécillité de certains dirigeants, comme le sieur Bush et sa clique, me fait bouillir. Parfois, j'aimerais posséder les pouvoirs de mes héros pour leur botter le cul ! Mais la loi du plus fort prévaut toujours, même si elle n'est pas et de loin- la plus intelligente !

Mon prochain roman, La Terre des Morts va plus loin dans ce combat (dérisoire). Il dénonce l'hypocrisie de l'Eglise, ses crimes passés, son aveuglement par rapport à la réalité du monde, et la cupidité des capitalistes. N'en déduisez pas que je suis communiste ou militant d'extrême gauche. Ces systèmes ne sont pas viables, eux non plus. Je suis écologiste sans me reconnaître un seul instant dans ce parti ; je suis aussi pour la libre entreprise, mais de manière sensée et équilibrée, avec un souci d'équité et de solidarité.

L'argent n'est qu'un moyen, pas un but.

Y : Ce livre, d'un genre peu exploré, est dans la même catégorie que celui de Katherine Neville, intitulé le 8, qui lui m'avait assez déçu. Avez vous lu ce livre et si oui quelles sont vos impressions ?

BS : Je ne l'ai pas lu. Désolé.

Y : Vous êtes également un écrivain de romans historiques, portant notamment sur l'Egypte. Avez vous fait des études d'histoire ? Et comment faites vous vos recherches ?

BS : Je suis un autodidacte. Je n'ai donc pas suivi d'études en université. Mais je suis passionné par l'Histoire, la Géographie, les mythes et les légendes. Je m'intéresse également beaucoup à la science, à l'art en général, surtout la musique. En fait, je suis passionné par beaucoup de sujets.

Je possède une documentation importante, accumulée au fil des années... Je me sers aussi beaucoup d'internet.

Y : Vos livres remettent parfois en cause l'histoire officielle comme par exemple en émettant l'hypothèse que l'Amérique était connue depuis l'antiquité. Ces idées sont elles une conviction ou les avez vous intégrées dans vos écrits car elles collaient avec l'histoire ?

BS : Il faut se méfier de l'Histoire officielle. Elle sert bien souvent les intérêts des dirigeants. Ainsi, l'Histoire de France enseignée aux enfants dans les écoles met en valeur les hauts faits de la République, mais passe sous silence les exactions commises en son nom, comme par exemple le massacre des Chouans pendant la guerre de Vendée. On découvre aussi que les Français ne se sont pas toujours comportés avec le panache et l'humanisme dont ils aiment se parer. Par exemple, en Bavière, au XVIIème siècle, ils ont opéré sur les populations locales des massacres que n'auraient pas désavoué les plus acharnés des nazis. Les autochtones sen souviennent encore.

Cela m'a amené à développer une certaine tendresse pour la provocation. Remettre en cause les thèses officielles est un sport amusant, car il revient à plonger le nez des historiens au service de l'état dans leurs propres contradictions.

En ce qui concerne le fait que l'Amérique était connue sous l'Antiquité, c'est une conviction personnelle. Sur mon site, vous trouverez un article d'une quinzaine de pages qui est une étude sur le sujet. Mais je tente de garder une rigueur scientifique et, sachant qu'il n'existe pas de preuve formelle, je me garde bien d'affirmer que les Anciens sont allés en Amérique. Je dis seulement que le sujet mérite d'être étudié avec objectivité. Lorsque l'on considère tous les éléments, ils convergent tous vers la même conclusion.

Dans ce cas, pourquoi les historiens évitent-ils le sujet ? Tout simplement parce qu'il faudrait reconnaître que nous, les Européens, - l'élite blanche de la planète -, nous n'avons pas été les premiers. Ainsi, les " nègres ", ces " êtres inférieurs " que nous avons déportés comme esclaves par millions, y sont allés avant nous au VIIème siècle, pour être précis ! Quel scandale, n'est-ce pas ! Alors, on préfère éviter d'en parler...

Cependant, dans mes romans, il m'arrive " d'arranger " l'histoire à ma manière, pour les besoins de la cause. C'est ce que j'ai fait dans la trilogie égyptienne sur Djoser (La Première Pyramide). Mais je le précise dans l'avant-propos. C'est une question d'honnêteté. Je suis romancier, pas historien, et je ne revendique absolument pas ce titre.

Y : Le coté rafraîchissant de vos romans est qu'ils n'hésitent pas à mélanger les genres : mêlant Science Fiction et médiéval fantastique dans Phénix ainsi que référence historique, Science Fiction et thriller dans Le secret interdit. Quelle est votre méthode pour trouver puis développer un bon sujet d'histoire ?

BS : Il n'y a pas vraiment de méthode. Les sujets viennent tout seuls. Cela fait aussi partie de l'inspiration.

Ensuite

Une trame solide, bien construite, qui ménage un suspense continuel et des coups de théâtre.

Des personnages attachants.

Un décor riche, comportant quantité de détails amusants ou étonnants.

Y : Vous avez également écrit quelques livres policiers que je n'ai pas eu la chance de lire. Pouvez vous nous les décrire brièvement ?

BS :

La Lande Maudite :

L'histoire se déroule en Bretagne, dans l'île des Cormorans, inventée pour les besoins de la cause. Là, des gens meurent dans des circonstances surprenantes. Morts naturelles ? Ou assassinats ? Les victimes ne semblent pas avoir de liens entre elles. Alors, l'Ankou, le sinistre valet de la mort, comme disent les vieux Bretons, est-il revenu ? Ou bien un sérial killer circule-t-il dans l'île ?

Note : L'île des Cormorans n'existe pas. Pourtant, si vous allez sur mon site, vous y trouverez des photos de cette île imaginaire ! Avec de petites mini-légendes en prime

La Fille du Diable :

Nicolas, 35 ans, vient de divorcer dans des conditions particulièrement pénibles. Ne sachant pas trop comment occuper ses loisirs, il lui vient l'idée de partir à la recherche d'une petite camarade de classe dont il était amoureux quand il avait quatre ans. Idée bizarre, qui le mènera bientôt sur les traces d'un personnage étonnant. Car la petite Françoise Camus qu'il aimait sur les bancs de la maternelle n'a pas suivi le chemin de tout le monde.

Bientôt sa quête l'entraîne sur des sentiers dangereux, où il risque fort de laisser des plumes

Et ce qu'il découvre " fait froid dans le dos ". Il y a de quoi, surtout quand on sait que ce " secret " n'a rien de fictif. Mais je ne peux en dire plus. La suite dans le livre.

Y : Parlons un peu de vos goûts, quels sont vos auteurs préférés ?

BS : Deux auteurs m'ont beaucoup inspiré : Robert Merle et René Barjavel.

Quant aux autres, ils sont nombreux : Asimov, Dan Simmons, Jules Verne, Dumas, et tant d'autres.

Une mention spéciale pour Michel de Montaigne, pour qui j'ai beaucoup d'affection. J'écrirai peut-être une biographie sur lui, un jour

Y : De même quel type de musique écoutez vous et quel type de cinéma appréciez vous ?

BS :

Musique :

La musique classique : Anton Dvorak, Respighi, Tchaïkovski, Shostakovitch, Schubert, Sibélius, Wagner. J'en oublie et non des moindres.

La musique de film : James Horner, John Barry, John Williams

La musique New Age : Vangelis, Kitaro, Gandalf (surtout Gandalf !)

Certains groupes comme Marillion

Le Jazz New Orleans (cf La Fille du Diable)

Et plein d'autres choses, je suis très éclectique.

Cinéma :

Le bon. Je n'ai pas de genre préféré. Cela va de la SF aux vieux classiques comme la trilogie marseillaise de Marcel Pagnol, L'aventure de Madame Muir de Mankievicz, en passant par Il était une fois dans l'Ouest ou Les Enfants du Marais

Tout ce qui fait rêver

Y : Longtemps décrié en France, le fantastique, la science fiction et le thriller se refont une santé avec des auteurs comme Bernard Werber et Jean-Christophe Grangé. Etes vous optimiste quand à l'évolution de ces genres dans notre beau pays ?

BS : Bien sûr. Mais il faut être patient. Les éditeurs ne sont pas tous prêts à évoluer avec leur temps. Il existe dans ce milieu une espèce d'intelligentsia - pas très maligne, mais qui est persuadée de l'être.

Y : Vous qui avez de l'expérience, quels conseils donneriez vous à des jeunes qui débutent dans l'écriture ?

BS : Deux conseils :

- Ne pas écrire dans le but d'être publié, mais pour le seul plaisir.

- Travailler beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup (devenir un véritable écrivain demande des années)

Y : Sur Internet, plusieurs mises en garde circulent contre des éditeurs peu scrupuleux. Quelles sont les règles à appliquer pour éviter les escrocs ?

BS : Ne jamais avancer dargent pour la publication d'un roman (style la Pensée universelle). C'est l'éditeur qui DOIT avancer de l'argent. Dans le cas d'un petit éditeur n'ayant pas beaucoup de moyens, cette avance n'existe pas forcément. C'est alors une question de choix de la part de l'auteur. Il peut accepter ou refuser. Mais en aucun cas un éditeur ne doit demander d'argent à l'auteur. S'il le fait, c'est un escroc. Enfin, pas tout à fait, parce que c'est une escroquerie couverte par la loi. Mais ce genre de personnage doit être évité ! Accessoirement, on peut lui claquer le museau au passage

Y : Quels sont vos projets pour l'année à venir ?

BS : J'envisage de réécrire à ma manière l'histoire de Jason et la Toison dor. Il me reste aussi la suite des Enfants de l'Atlantide.

Y : Et pour finir, un dernier mot aux lecteurs de ce site

BS : Venez nombreux. J'ai passé du temps à ajouter quantité d'articles complémentaires. Il serait dommage de ne pas en profiter. Par exemple, les fans de Phénix trouveront une quinzaine darticles inédits parlant de l'univers du roman. Ainsi que des dessins de lionorses réalisés par Séverine Pineaux.

Il y a aussi des études sur les sujets dont traitent certains de mes romans (Antilia, Moïse le Pharaon rebelle, Le Roman de la Belle et la Bête) D'autres viendront se rajouter au fur et à mesure.

Tout cela est gratuit. Vous pouvez les télécharger et les imprimer chez vous.

Amitiés à tous.

Ecrite par Yakumo, le 25 Novembre 2003 à 08:11 dans la rubrique Interviews .
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