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Martinigol, Danielle |
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Martinigol, Danielle
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Interview de Danielle Martinigol recueillie par Hanako Hanako : Depuis l'âge de onze ans, vous aimez la Science-Fiction. Quels ont été les romans qui vous ont fait adorer le genre et surtout qui vous ont poussée à écrire à votre tour ? Danielle Martinigol : Plus que des livres, ce sont des personnes qui m'ont amenée où je suis aujourd'hui. Tout d'abord mon grand-père, fan de SF dont j'ai lu les romans du Fleuve Noir Anticipation très jeune, ensuite mon amie Elisabeth Vonarburg qui me faisait lire ses manuscrits quand nous étions en fac et ensuite Pierre Versins qui m'a dit après la lecture d'un de mes textes que «je savais écrire !» Si je ne devais citer qu'un titre détonateur d'écriture, je tricherais un peu en citant le cycle fabuleux des Seigneurs de l'Instrumentalité de Cordwainer Smith. H : Quels sont les auteurs contemporains de SF qui ont votre préférence ? DM : Avant tout, Pierre Bordage. J'adore ce qu'il écrit et j'étais verte de jalousie en lisant Les Guerriers du silence ! Quel souvenir ! J'aime beaucoup aussi ce que fait Christian Grenier en littérature jeunesse et mon écrivaine préférée de langue anglaise est Marion Zimmer Bradley dont la Romance de Ténébreuse reste un modèle du genre pour moi. H : Votre passion pour la SF s'arrête-t-elle uniquement à la littérature ou avez-vous une cinémathèque que vous aimez particulièrement ? DM : Je suis d'une génération qui disait encore La Guerre des Etoiles et non Star Wars ! J'aime beaucoup le cycle bien sûr. Sauf le dernier, le n°3, où cette pauvre Padmé devient une vraie potiche sous prétexte qu'elle est enceinte Dans mes romans, les filles agissent autant que les garçons et du coup, La revanche des Siths m'a donné envie de créer un personnage que sa grossesse n'arrêtera guère ! J'ai eu deux enfants et mis à part contre-ordre médical, je ne vois pas pourquoi tout devrait s'arrêter à l'occasion ! Pour revenir à votre question, j'ai un film fétiche, non deux, ce sont Blade Runner et Contact. H : N'avez-vous jamais envisagé une collaboration avec Elisabeth Vonarburg pour un ouvrage ? DM : C'est à elle qu'il faut poser la question Qui sait ? H : Votre biographie signale que vous avez décidé décrire en premier lieu pour vos enfants, puis vos élèves. N'y a-t-il jamais eu d'autres publications avant votre premier roman ? DM : J'ai publié des nouvelles pour adultes écrites en collaboration avec Alain Grousset avant mon premier roman pour la jeunesse. Mais je considère la parution de L'Or Bleu comme le point de départ de ma carrière d'écrivaine. H : Avez-vous l'intention prochainement d'écrire pour les adultes ? DM : Oui. Je sais la réponse est courte, mais pour l'instant, elle est suffisante. (ici rires) H : Il arrive parfois que certains auteurs de SF utilisent un langage particulier dans leur récit pour décrire les événements d'une histoire. N'est-ce pas parfois un handicap qui confine à un lectorat particulier ? DM : Il faut savoir faire des efforts dans la vie. S'ouvrir à autre chose que son petit univers restreint. À ceux qui refusent le pacte de lecture que propose un texte de science-fiction, je réponds que c'est dommage. Qu'ils passent à côté de quelque chose qui pourrait leur plaire. Ça ne me semble pas plus difficile de comprendre ce qu'est l'hyperespace que le hors-jeu au football. H : Vos livres parlent d'écologie. Dans votre trilogie des Abîmes, la sincérité et le respect de la vie sont les moteurs. Souhaitez-vous transmettre un message à vos lecteurs ? DM : Si message il y a, tout le monde peut le comprendre simplement en regardant des photos de la Terre vue de l'espace. Autremer n'est qu'une cousine de notre monde. Notre planète est belle mais petite et fragile à l'échelle de l'univers. Il faut la considérer comme un vaisseau spatial. En gardant toujours cette idée présente à l'esprit, nous serons prudents avec l'eau, la pollution, les déchets, les plantes transgéniques, l'équilibre du biotope, les symbioses du vivant, etc. autant de thèmes qui nourrissent mes histoires. H : Pensez-vous que la majorité des êtres humains a compris cette nécessité de sauvegarder notre planète. N'avez-vous pas parfois le sentiment de buter contre un mur ? DM : Les individus sont convaincus, je pense. Reste à convaincre les états. Et là, je doute d'une prise de conscience rapide. Mais je garde espoir. Les états sont formés d'individus, non ? H : Vos romans sont classifiés en jeunesse. Est-ce en raison des messages que vous souhaitez transmettre à votre lectorat que vous avez décidé de toucher les plus jeunes d'entre nous ? DM : Si les jeunes lisent mes romans, c'est très souvent parce que des adultes les ont lus avant et les conseillent ensuite. Je suis donc très fière d'avoir un lectorat fidèle parmi les enseignants et les bibliothécaires en plus des adolescents. Je n'aime guère les étiquettes mais celle d'auteure jeunesse de SF me convient très bien et je ne cherche pas du tout à m'en débarrasser. D'ailleurs, je récidive avec une nouvelle saga : Les Sondeurs des Sables, dont le cadre, cette fois, est une planète désertique et le thème celui de la manipulation mentale. H : Où pourrons-nous nous procurer votre prochaine saga et quand est prévue sa sortie ? DM : Parution du premier tome Veddem début mars 2007, dans une version luxe avec jaquette du Livre de Poche Jeunesse. Magnifique couverture de Manchu. Second tome Irgane automne 2007. Si troisième tome il y a, ce sera pour plus tard en 2008 ou 2009. Tout dépendra de l'accueil fait aux deux premiers. H : Au cours de votre carrière, vous avez utilisé un pseudonyme. Pourquoi ? DM : Pour le travail en tandem avec Alain Grousset puis en trio avec Alain et Paco Porter, nous avons créé Kim Aldany et Dan Alpac. Dans le premier cas, pour la série Kerri et Mégane, c'était parce que nous allions dans une autre maison d'édition que Hachette, en l'occurrence Nathan, et dans le second cas, chez Flammarion, pour les aventures de Lumina, parce que trois noms d'auteurs sur une couverture ça ne tient pas ! H : Quel serait votre conseil pour un jeune auteur de SF ? DM : Ecrire, écrire et encore écrire. Rien ne vaut la rinçure de plume à haute dose pour devenir écrivain. Et surtout, terminer ses histoires, pour avoir le sentiment d'une réussite personnelle : être allé jusqu'au bout de son texte. Ensuite le soumettre à des professionnels de l'édition. Je refuse par exemple de lire des manuscrits de jeunes auteurs. Instinctivement, je ne ferais que des compliments de peur de tuer Mozart ! Un éditeur aura moins de scrupules que moi et saura conseiller. Et si refus il y a, il faudra aller frapper à d'autres portes. Même si, hélas, en France, en science-fiction, le marché est restreint, il ne faut pas hésiter à solliciter plusieurs avis. H : Danielle, je vous remercie d'avoir pris du temps pour répondre à mes questions. Je ne peux que vous souhaiter tout le succès que vous méritez et je vous laisse le mot ou les mots de la fin ? DM : Quand un de mes petits lecteurs me demande ce que je souhaite pour l'avenir de la Terre, je dis que je rêve que plus aucun enfant ne souffre sur cette planète. Cette simple réponse induit tellement de progrès dans le monde. Merci à vous en tout cas pour l'intérêt porté à mes livres.
Ecrite par , le 23 Février 2007 à 16:02 dans la rubrique .
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