D'Arkham à Malpertuis : Jean Ray et Lovecraft
		Allard, Patrice Edition : L'Oeil du Sphinx, Collection : La bibliothèque d'Abdul Alhazred (Volume 5) 2003, 141 pages ISBN : 2-914405-12-X 15 €

Cet ouvrage n'est pas un roman mais un essai comparatif. Patrice Allard y tente un rapprochement entre les oeuvres de Jean Ray, écrivaint belge du début du siècle dernier, et celles de H.P. Lovecraft, un des pères de la littérature horrifique. bien que ces deux auteurs ne se soient jamais rencontré ni n'aient eu connaissance de l'oeuvre de leur confrère, les similitudes sont frappantes.

La mer, les dimensions parrallèles, l'amour des lieux insolite, autant de thèmes que l'on retrouve chez les deux auteurs. Quand on ajoute à cela deux cosmogonies très proches l'une de l'autre, et deux bestiaires que l'on pourrait croire issu du même imaginaire, on comprend que malgré certaines particularités (ex: dans le panthéon lovecraftien, il n'y a pas de dieu chrétien, chez l'auteur belge oui), la littérature de Ray et de Lovecraft offrent des analogies troublantes.

Après cette analyse, constituée de cinq chapitres, l'auteur tente de recenser linfluence de Jean Ray sur la production littéraire fantastique de l'époque. Quelques biographies fort complètes viennent parachever l'ensemble.

Dans la seconde partie de cet essai, nous trouvons une interview fictive entre un journaliste, à la recherche d'informations sur Jean Ray (encore lui !) et un vieux marin ayant, soit disant, connu l'auteur lors de ses débuts. Une interview originale, imaginative, et rondement menée. Un régal.

Une bibliographie de l'auteur belge, impressionnante par sa longueur,  clôt l'essai.

Un ouvrage globalement intéressant, qui nous fait découvrir un auteur prolifique, peu connu, véritable précurseur de la littérature fantastique. Si la lecture n'est pas toujours aisée pour qui n'est pas habitué aux ouvrages théoriques, les informations glanées sont quant à elles extrêmement pertinentes. L'interview véritable mine de connaissances, compense le côté abrupt du reste de l'ouvrage.

A lire si l'on souhaite connaître les origines de cette littérature de premier ordre qu'est le fantastique, et qui malheureusement, reste encore aujourd'hui fort dévalorisée.