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Alibis - Numéro 20 |
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Alibis Edition : Les Publications de Littérature Policière Inc.
2006, 144 pages
7,95 $ |
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Comme on peut s'en douter d'après le nom, Alibis, revue canadienne à moyen tirage et consoeur de Solaris, se réclame du polar... Quelques nouvelles d'auteurs apparemment plus ou moins connus outre-atlantique, un entretien avec Alain Demouzon (notable dans le genre), un article ayant trait à l'adaptation de romans sur le grand écran, des chroniques de livres, seront la trame du numéro. Avec cela, n'omettons pas la toute fringante préface : oui, Alibis bienheureux fête avec ce numéro d'automne son cinquième printemps. Pour être franc, il serait probablement, à l'heure du bilan, bienvenu de se remettre en cause... Avant tout toutefois, il convient de dire que j'abordais, pour ma part, un horizon tout à fait nouveau, composé de connaissances dérisoires, insignifiantes, et sur le plan du genre, et sur le plan de l'édition, du commerce. N'étant pas particulièrement versé dans l'univers du noir ou le monde du petit tirage, de la petite édition, c'est donc avec le point de vue du néophyte que j'envisage la chose. Aussi, si ma chronique à certains paraît trop incisive ou trop injuste, regimbez à coeur joie ! Je conçois qu'on réclame et ne suis pas contre, bien au contraire... Passé donc ce préliminaire, entrons dans le vif du sujet ; déjà l'on fera fi de la mise en page, de la forme même que présente la revue (vous aurez vite fait de l'écorner, en plus de vous saouler les yeux sur le format trop large, les lignes trop longues) comme aussi bien des illustrations (carrément, pour ne pas dire pitoyable, kitsch, mis à part la couverture à peu près passable) On s'acheminera sans détours sur ce qui nous importe : la littérature, les nouvelles. Sur les cinq, on en aura bien au moins deux qui surnagent : les deux premières, les deux plus courtes. L'une parce qu'elle est la seule à camper une véritable ambiance, et l'autre avec son cynisme (bien qu'elle puisse paraître un peu trop irrégulière sur le plan stylistique : « Quand l'aube a dilué l'encre de chine qui opacifiait les carreaux de la fenêtre » Un peu lourd, non ? Surtout quand on compare au reste, plutôt direct et de bon argot, de la nouvelle) ; on passera sur Le Centre du continent : elle ne retient pas l'attention, manque cruellement d'un élément accrocheur, de panache ; Le hold-up du Fifties avenue est trop précis, trop détaillé selon moi, mais ça reste une affaire d'appréciation, ça passe sinon ; quant à la dernière, c'est carrément pas terrible dans la mise en pratique, ça se présente sous la forme d'une lettre et ça dénonce, ça donne dans la critique de toute une trâlée d'écrivains, singulièrement les écrivains à succès, cela va de soi... De celle-ci, cependant, l'on retiendra la mise en scène et le projet (mise en scène ? je ne sais pas vraiment) plutôt sympa. Pour l'ensemble des nouvelles en fait, on regrettera mais en même temps c'est une ouverture l'approche exclusivement canadienne dans le background, l'atmosphère trop fortement ancrée dans ce pays. Si l'on n'a pas été là-bas, c'est difficile à tout saisir, on manque un peu de repères. Mais là, on peut pas vraiment le reprocher. Non, le plus incohérent, vraiment, c'est le fait de s'en prendre au best-seller, aux écrivains parvenus puis d'allouer toute une partie pour le recensement de leur publication (le dernier Pierre Bellemare, ça vous botte de savoir ce que c'est ? Et l'Higgins Clark nouveau ?... C'est même classé par ordre alphabétique). Il est une autre partie qui suit néanmoins, comportant de vraies chroniques, n'ayant pas pour seule fin la retranscription du quatrième de couverture... Enfin, on a ce petit article qui révèlera les supercheries littéraires et cinématographiques de deux autres best-sellers (savoir si machin, qui nous raconte sa vie de dévergondé dans le livre, a vraiment fait ça dans la réalité, si le cinéma ne travestit pas le roman). Bref, rien de véritablement constructif par rapport à ce qu'a le roman de propre à lui, à son écriture, ou bien par rapport aux plans des films par exemple ; à la réflexion, quasiment rien sur le plan de l'art en lui-même... Seul point de lumière sur ce tableau relativement sombre, l'interview de Demouzon Voilà... Pour une impression globale, l'envie d'expédier la revue, pour passer à autre chose, se fait rapidement très forte, on finit par lire en diagonale. On en retirerait toutefois, peut-être, un enseignement : l'ennui, l'incompréhension, a ceci au moins de positif qu'il nous pousse à réfléchir, exercer son sens critique (encore faut-il y prendre son pied). Après ça, si jamais y en a qui partage pas ma vision des choses, j'espère qu'on excusera ma virulence, j'ai tenté de commenter avec un peu de bon sens, ne pas coucher un simple coup de gueule, je pense avoir une certaine idée combien cela demande d'effort et de temps pour écrire quelque chose, publier, mettre en place une revue... Puis je voudrais pas trop rembrunir la relation franco-canadienne
Ecrite par , le 22 Novembre 2006 à 13:11 dans la rubrique .
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