Le Long des sentiers obscurs
		Lorens, Alexis Edition : Nuit d'Avril 2006, 255 pages ISBN : 2-35072-023-3 16,90 €

Septembre 1776, Philip DeVreck se trouve à bord du Marian en partance pour les Indes et plus précisément Batavia lorsque celui-ci doit affronter un grain terrible et meurtrier. Au sortir de cette tempête, le docteur DeVreck et ce qu'il reste de l'équipage vont croiser la route du Saint Henri, voilier français dont les marins ont été crucifiés sur les haubans.
Décembre 2004, en Israël, Bryan Tremble se retrouve enseveli sous les décombres d'un centre pétrolier à la suite d'une violente explosion. Lorsqu'il reprend connaissance, il erre dans les galeries souterraines à la recherche de son chemin, jusqu'au moment où il tombe sur deux squelettes, avec, à leurs pieds, une sorte de journal très ancien. À sa sortie de l'hôpital, il retrouve son ami David et la sur de celui-ci, Léah Weizmann, qui a fait procéder à la traduction du livre.

Ce premier roman raconte l'histoire de Léah, jeune étudiante, jolie, brillante et vivant en Israël, ainsi que celle de Bryan Tremble jeune irlandais, conseiller technique pour le compte de la British Petroleum qui vont mettre à jour un secret convoité par maintes personnes. Aidés dans leur quête par David, frère de Léah, de son épouse, Sofia et du professeur Ehud Goldstein, ils vont traverser une partie du monde à la recherche de mystérieux médaillons qui doivent les conduire sur le chemin de la révélation.

Cette première uvre est un roman d'aventure qui fait immanquablement penser à Indiana Jones dans le sujet, les rebondissements et l'action, les parcours truffés de pièges en moins. Ce livre est agréable à lire et instructif, notamment au niveau religieux et historique. Il est bien écrit, distrayant et possède une construction comportant une mise en parallèle de la progression des actions qui s'avère intéressante car l'on peut ainsi suivre les aventures de Léah et ses amis d'une part, et de l'autre l'avancée de l'enquête policière menée afin de résoudre la vague de meurtre qui semble endeuiller la quête des médaillons.

Cependant, la description, la psychologie de certains personnages secondaires, comme Sofia, est un peu faible car, si elle est présente dans beaucoup d'aventures, elle reste effacée, en retrait voire unidimensionnelle. Elle manque de relief et de profondeur, se contentant de remplir son rôle silencieusement. Cette manière d'écrire, cette superficialité dans le traitement se retrouve dans l'ensemble du livre car certaines informations ne sont pas suivies d'effets comme lorsque Léah se blesse violemment à l'épaule par exemple (voir pp. 185/186). Elle ressent une vive douleur, a le bras presque paralysé mais elle continue l'aventure et sa souffrance ne se retrouve nulle part dans le roman.
Cette uvre est parfois un peu lapidaire voire elliptique. Cela est très certainement du à une volonté de rapidité de l'action et des rebondissements mais cela créé une vacuité, un manque de profondeur comme si l'auteur était un peu trop resté à la surface de son sujet, provoquant ainsi un sentiment général de non aboutissement.

Pourtant, ces quelques réserves ne nuisent pas à la qualité du roman. Il se révèle prometteur et encourageant pour la suite et on attend avec impatience le prochain. Il a le mérite de poser une question qui devrait susciter bien des réflexions : l'humanité mérite t-elle d'être sauvée ?