Invisible
		Colin, Fabrice Edition : Mango, Collection : Autres mondes 2006, 192 pages ISBN : 2-7404-2075-7 9 €

Tiago n'a pas mauvais fond. Pas vraiment. Seulement, quand on vit dans les favelas qui entourent Rio de Janeiro, qui plus est en 2025, on apprend vite à se débrouiller tout seul. Et si se débrouiller pour survivre veut dire devoir tremper dans des magouilles pas très légales, eh bien soit ! Alors Tiago a rejoint le gang de Angel. Ce dernier est quelque peu frappé, et jaloux, horriblement jaloux. Il ne viendrait à l'idée de personne de le défier ou de lui voler sa copine. Pas même à Tiago.

Le prochain coup de la bande d'Angel, c'est de s'attaquer à un camion blindé. Tiago ne sait pas ce qu'il contient, mais il n'est pas là pour poser des questions. Seulement, le braquage va foirer, comme il se doit, et lui et son ami Douglas vont se retrouver avec un tube. Ils ne savent pas ce qu'il contient, mais ils vont rapidement s'apercevoir qu'il est fêlé. Pas bon ça, pas bon du tout.

Mais la machine est en marche (ou plutôt, les machines) et il sera dur de l'arrêter.

Découvrir un nouveau roman de Fabrice Colin est toujours un plaisir. Avec son talent habituel, il arrive, en seulement quelques pages, à plonger le lecteur dans une histoire, une ambiance Et cette fois, on plonge dans la misère avec un personnage qui n'est pas tout blanc, mais pas complètement noir non plus. On se prend rapidement au jeu de Tiago et on entre dans sa peau avec une facilité surprenante. Ses désirs, ses attentes, sont autant de touches apportées au poids du récit.

Le côté fantastique/SF vient après. Et, je dirais, que c'est cette partie qui m'a le moins touchée. Pourtant, l'action est là et parfaitement menée, mais j'avais commencé à bien aimer ce personnage et à essayer de comprendre le monde dans lequel il vit. Puis, paf !, on me mets de la nanotechnologie dans l'histoire. Oui, je sais, j'étais prévenu mais euh !

Enfin, là, ce n'est que sensibilité personnelle, mais on ne peut pas passer à côté de ce roman. Il est riche, fort, drôle par moment, et joue son rôle d'acteur non passif de notre société qui a une fâcheuse tendance à ne pas s'inquiéter et à ne pas réfléchir.