Cellulaire
		King, Stephen Edition : Albin Michel 2006, 403 pages ISBN : 2-226-17218-1 22 €

Se plonger dans un Stephen King, c'est comme se glisser dans une paire de pantoufles bien chaudes et confortables : un délice. Les amateurs du genre retrouveront avec grand plaisir certains des thèmes chers au Maître : monde apocalyptique, quête personnelle, humanité et cruauté, le tout saupoudré d'un zeste d'horreur et d'une balade au travers des abondantes descriptions et apartés qui le caractérisent.

Une fois n'est pas coutume, je ne me hasarderai pas à construire un résumé qui pourrait vous gâcher l'agrément de la découverte. Mais je ne résiste pas à la tentation de vous citer la première page : « La civilisation sombra pour la seconde fois dans l'âge des ténèbres non seulement en s'accompagnant d'un bain de sang, comme on pouvait s'y attendre, mais à une vitesse que même les plus pessimistes des futurologues n'avaient pu prévoir. À croire qu'elle avait guetté le signal de départ. Le 1er octobre, Dieu trônait au Paradis, la Bourse de New York frôlait les 10 140 points, les avions décollaient et atterrissaient à l'heure (sauf à Chicago, comme d'habitude). Deux semaines plus tard, le ciel appartenait à nouveau aux oiseaux et la Bourse était réduite à un souvenir. Pour Halloween, toutes les grandes villes de la planète, de New York à Moscou, n'étaient plus que masses puantes sous un ciel vide, et le monde tel qu'il avait été n'existait plus que dans les mémoires. »

Lorsque vous aurez terminé Cellulaire, installez-vous sur un banc un instant et contemplez le monde tel qu'il est aujourd'hui. Puis posez-vous cette vertigineuse question : et si les auteurs n'étaient en somme, tous genres confondus, que les multiples reflets d'une vision analogue.