Alibis - Numéro 16
		Alibis Edition : Les Publications de Littérature Policière Inc. Automne 2005, 144 pages ISSN : 1499-2620 7,95 $

Faut-il encore vous présenter Alibis, l'anthologie permanente du polar ? Non, les habitués de Clim connaissent déjà fort bien cette revue Québécoise qui est vraiment un petit condensé de polar, de noir et de mystère. Mais qui dit condensé ne dit pas pauvreté. En 144 pages c'est, pour ce numéro automnal, sept nouvelles, deux dossiers, les sorties littéraires canadiennes et des chroniques litteraires.

Au sommaire donc sept nouvelles et c'est le boss lui même, Stanley Péan, directeur littéraire d'Alibis, qui ouvre le bal avec sa nouvelle Pour la route ou nous suivons la fuite d'un couple qui tente de retrouver l'amour comme au premier jour même si sa blonde reste de glace face aux changements de son homme. Vient ensuite Martine Latulippe, pourtant souvent associée à la llitérature jeunesse mais qui dans sa nouvelle l'ange gardien propose un sujet plus grave, celui de la mort qui rode dans la ville. Jean Pettigrew, nouvelliste infatigable et directeur littéraire des éditions ALIRE nous conte avec beaucoup d'humour, l'histoire du glaïeul noir où les plus grands detectives se retrouvent bien malgré eux impliqués dans une recherche généalogique ! Artiste visuel Sylvain Latendresse écrit aussi, et dans sa nouvelle de ma fenêtre je regarde le pont c'est bien une description visuelle de ce qui se passe qu'il nous offre. Peu interressant ? Car en prime nous avons les états d'esprits du narrateur et ses réactions face aux faits divers. L'amour, l'amitié, des liens forts qui unissent pour la vie, le lien de Constance de Sandrine Donkers, celui qui les unissaient tous les trois, l'amie de l'une la maitresse de l'autre mais a trop s'approcher du feu on se brule ! Alibis est l'anthologie du polar et qui dit polar dit aussi enquête, en voila une avec le Baron vendredi et le seigneur des Mouches du célèbre Daniel Sernine qui passes ses jours dans les salles sombres pour alimenter la chronique cinéma du volet en ligne d'Alibis. Un mort violente, sauvage mais qui laisse perplexe l'enquêteur par le manque de logique ou plutôt l'excès de logique dans les indices retrouvés sur le lieu du crime. Nous terminons les nouvelles par une dernière danse, la dernière danse d'André Jacques. Un texte magnifique, violent, boulversant d'une vengeance qui va se manger froide car elle va arriver lentement après les faits, mais surement !

Les deux dossiers de ce trimestre sont à l'opposé l'un de l'autre. Le premier, sexe en Thaïlande : du pathétique à lhorreur du routard Camille Bouchard nous relate son voyage en Thaïlande et surtout nous plonde dans l'horreur bien trop réelle du marché du sexe et de la pédophilie dans se pays où toutes les perversions sont possibles et qui malheureusement attire les pires pervers que le monde peut porter. Le second, Écrivains réels & Enquêteurs fictifs : notes sur un sous-genre du polar historique de Norbert Spehner, traite d'un genre littéraire qui m'etait jusqu'alors inconnu quand les écrivains réels et connus sont utilisés par d'autres écrivains en tant que personnages d'un roman mi-polar, mi-historique. On découvre des auteurs de tous genres tels que Jean de la Fontaine ou encore Jules Verne qui endosse le rôle de personnage principale et se retrouvent confronter à un meurtre ou une énigme qu'ils doivent résoudre. A découvrir, cela peut être instructif si le côté historique n'est pas trop détourné.

Et enfin, comme dans tous les Alibis nous retrouvons dans le crime en vitrine la production de romans policiers qui sont en librairies Québécoise cet automne listée par Norbert Spehner  et les romans qui sont dans la ligne de mire des chroniqueurs d'Alibis (Christine Fortier, Martine Latulippe, Stanley Péan, Jean Pettigrew, Norbert Spehner et François-Bernard Tremblay) qui ont lu pour nous quelques bons polars canadiens edités cette année.

Alibis a encore une fois tenue son rôle, à savoir faire frissonner ses lecteurs et les tenirs en eveil tout au long de la lecture. Une revue formidable qui se doit d'être lu par tous les amateurs du genre. Mais attention ! Une fois qu'on y a gouté on ne peut plus s'en passer !