Des peuples de la lumière (L'encyclopédie du merveilleux - Tome 1)
		Brasey, Edouard Edition : Le Pré aux Clercs 2005, 130 pages ISBN : 2-84228-234-5 28 €

Le Pré aux Clercs propose ce mois-ci le premier volume d'une Encyclopédie ayant pour objet de faire l'inventaire des différentes créatures habitant le monde du merveilleux. Au programme de cet opus, Edouard Brasey nous propose de revenir sur ce qu'il appelle "Les Peuples de la lumière", c'est-à-dire celles des créatures que l'on peut, selon divers degrés, désigner comme bienveillantes. L'ouvrage se décompose en cinq grandes parties, et se caractérise par la grande qualité de ses illustrations, superbes reproductions papier de peintures classiques.

Grosse surprise d'ailleurs que cette présence du classicisme, que l'on retrouve d'une part dans la sélection des images accompagnant le texte, donc, mais aussi dans la prédominance accordée à des créatures comme les Anges, les Walkyries, les Amazones et autres Centaures.

Edouard Brasey est allé se documenter dans des ouvrages forts anciens, dont le Traité de Faërie d'Isamaël Mérindol, un incunable existant en seul exemplaire, et l'on aurait d'ailleurs aimé qu'ils nous en dise plus sur cette "rencontre" avec le fameux livre.
Les descriptions qu'il propose des créatures sont bien détaillées, nourries d'extraits littéraires et de références mythologiques.

En fait, le seul point noir de cette encyclopédie, c'est finalement la classification. A votre avis : Les anges forment-ils un peuple ? Peut-on dire que les lutins des villes ou des villages sont fondamentalement autres que les fées, au point de classer les uns sous le signe de la forêt, et les autres sous celui des collines ? Si vous répondez par l'affirmative, alors ignorez les remarques qui suivent elles ne vous concernent pas.

Pour ma part, cependant, je trouve que cette classification force parfois un peu les choses. Il aurait peut-être mieux valu, me semble-t-il, procéder par ordre alphabétique (n'est-ce pas une encyclopédie ?) ou au contraire se permettre plus de liberté et présenter les créatures sans ordre.
A noter par ailleurs que le choix d'un papier glacé et d'une couverture cartonnée fait un peu "faux-livre-ancien-moche", et ne rend pas justice au choix vraiment judicieux des peintures sélectionnées, certaines si superbes  qu'on aimerait posséder les originaux chez soi, ou à défaut savoir où aller les admirer. Le prix est par contre tout à fait correct, compte tenu du volume et de la qualité de l'impression. Le deuxième tome aura pour thème le bestiaire du fantastique.