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Emblèmes - Numéro 15 |
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Emblèmes Edition : Oxymore
2005, 154 pages
ISBN : 2-913939-50-3
10,80 € |
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Emblème. Du grec emblema : ornement en relief. Le terme renvoie donc au thème de l'ornement et de la décoration. Nul étonnement donc, si la célèbre revue consacre un de ses numéros aux Trésors. Les Trésors, ce sont bien sûr les pierreries, les livres rares, les armes de collection. Mais ce sont aussi et surtout les bijoux, ces ornements précieux destinés à parer une belle silhouette afin d'en magnifier la grâce. Les neuf nouvelles que l'on retrouve dans ce numéro 15 sont toutes, chacune à leur propre manière, de véritables perles. Et l'on peut dire, sans mauvais jeu de mot, qu'elles illustrent de manière emblématique la qualité d'écriture constante qui fait règle dans cette revue trimestrielle. Entre toutes, trois nouvelles ont particulièrement retenu mon attention. c'est à ces trois que je consacrerai cette chronique, bien que la quasi-intégralité des textes aurait mérité un traitement détaillé. Je parlerai donc de Mère-Géode, signé Jérôme Noirez ; de Papillon Ecarlate, écrit par Nicolas Valinor ; et de Après la foudre, composé par Julien Bouvet. Mère-Géode. Même si le nom de Jérôme Noirez est sur pas mal de lèvres dans la communauté littéraire sf-fantastique, je n'avais jusque là pas eu l'occasion de lire un quelconque texte de sa production. Mère-Géode est une nouvelle centrée sur le thème des géodes, ces cailloux à l'aspect brut et grossier qui renferment en leur coeur des cristaux précieux. Une pierre toute destinée à faire travailler les imaginations, puisque à moins d'être brisée, et le charme du mystère perdu, on ne peut jamais en connaître avec certitude le contenu véritable. Une manière de souligner le rôle joué par l'imagination dans l'attribution d'une valeur aux bijoux et aux objets précieux. Par ailleurs, certains apprécieront avec quelle élégance Noirez "introduit" le fantastique "au coeur" de la nouvelle. Enfin, les connaisseurs seront sensible au grain métaphysique de cette nouvelle, au ton très leibnizien selon moi. Papillon Ecarlate. La biographie de Nicolas Valinor n'était pas pour me séduire. Signaler Stephen King comme une des références littéraires de l'auteur n'est pas le genre de choses qui me donne envie de poursuivre. Mais au-delà des envies, il fallait bien lire la nouvelle, sous peine d'en rester aux préjugés. Et fort heureusement, me voici une fois de plus ravi de m'être trompé. Papillon Ecarlate est un récit vertigineux, servi par une habile mise en abîme narrative. Le choix d'une épingle à motif comme "trésor" change agréablement des diamants et autres anneaux. Quant à la gestion du rythme, elle est tout simplement déconcertante, malgré une certaine prévisibilité de l'intrigue. Après la foudre. Un texte poétique n'est pas forcément un texte au style ampoulé et pompeux. Julien Bouvet l'illustre parfaitement. La nouvelle qu'il propose, sans doute la plus originale du recueil, prend place dans un univers où la tombée de la foudre s'accompagne de l'apparition d'une matière minérale précieuse. Occultant volontairement les autres éléments-clefs de cette nouvelle (il faut les découvrir au fil de la lecture), notons la puissance d'évocation propres aux descriptions et la qualité de composition des personnages. Une très, très grosse surprise, un talent à suivre de près.
Ecrite par , le 19 Octobre 2005 à 16:10 dans la rubrique .
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