Maffia School (Tome 1)
		Kim, Ki-Jeong & Shin, In-Cheol Edition : Paquet 2005, 182 pages ISBN : 2-88890-001-7 4,95 €

Kang Hun sort de prison où il a passé les quinze dernières années. Ses hommes l'attendent et s'apprêtent à fêter son retour comme il se doit : en éliminant les traîtres responsables de son incarcération et en reprenant le pouvoir. Or durant sa détention leur ancien parrain s'est bien assagi. Il a rencontré Dieu et a décidé de changer de voie. Au lieu de se venger, il souhaite se racheter une nouvelle vie, ou plutôt recommencer celle qu'il avait avant de prendre le chemin du crime.

Pour se faire, il reprend là où tout a basculé : durant ses années de lycée. Voilà comment l'ancien maffieux Kang Hun devient Kang Sesame (ce qui en coréen signifie nouvelle vie) un simple étudiant. Mais un étudiant de quarante ans avec le physique d'un colosse sous EPO et le cerveau d'un enfant de primaire. Réussira-t-il à s'adapter à son nouvel environnement ? Ses anciens ennemis, le laisseront-ils en paix ? Kang va découvrir que le préau d'une école n'est pas si différent de celui d'un pénitencier.

Si le descriptif ne laisse pas présager qu'il s'agit d'un manga comique c'est sans doute parce qu'on y rit pas vraiment. Les gags sont lourds et prévisibles, et si l'on accroche aux premières pages avec les maffieux, dès qu'on entre dans le registre de l'école on est déçu. Le héros est le premier fautif. Bien que ce ne soit pas des plus nouveaux, la figure du colosse au cerveau d'attardé a toujours du potentiel. Mais à force d'user de ce seul ressort comique, on se lasse vite. Dautant plus que l'univers où il évolue n'a rien d'intéressant.

Les loubards sont ridicules, mais pas drôles pour autant. Les maffieux méchants, comprenez les ennemis de Kang, sont stupides et sans charisme. Le tout est pétri de bon sentiment digne d'une histoire pour la maternelle. C'est peut-être là d'ailleurs qu'aurait dû se rendre Kang. Le ressort comique aurait été plus efficace. Quant au graphisme, il surprend. Sans être jamais mauvais il est d'assez basse qualité. Surtout dans les expressions des visages. On a d'ailleurs du mal à comprendre pourquoi l'auteur s'amuse à leur donner ce faciès de volatile. Humour coréen ? Si le genre comique est le plus difficile loin devant le tragique, l'aventure ou l'action dans ce cas la barrière culturelle est un handicap de plus.

On nous avait promis un nouvel Eldorado du mangas avec les productions coréennes telles que Le Nouvel Angyo Onshi. Force est de constater que toutes les productions ne se valent pas. Mais laissons sa chance au petit nouveau de la classe, peut-être que ses résultats s'amélioreront si on lui en laisse le temps.