Alibis - Numéro 13
		Alibis Edition : Les Publications de Littérature Policière Inc. Hiver 2004, 144 pages ISSN : 1499-2620 7,95 $

Vous allez vous plaindre de mon retard, et vous aurez raison. Mais j'avoue que si vous avez encore besoin de moi pour prendre l'initiative pour vous procurer un Alibis, c'est pas gagné ! Alibis est et sera toujours une revue de qualité (je ne vois pas ce qui pourrait amener le contraire). Cette fois-ci, je commencerais pour une fois par la fin, avec l'éternel rituel de quelques romans passés au crible. Je ne l'ai pas assez souvent dit mais les critiques sont toujours très bien écrites et construites, en disent beaucoup sans rien dévoiler, et arrivent toujours à atteindre leur but : nous donner, plus ou moins le cas échéant, envie de lire.

On trouve également dans ce numéro une interview de R.Pepin, directeur de la collection " policier " aux éditions du Seuil car ce dernier vient de traduire un livre d'enquête (pas de fiction, du réel) sur la triste et célèbre affaire du Dahlia Noir. Bon, bonne interview même si je n'ai pas du tout accroché avec le personnage que je trouve un tantinet peu ouvert d'esprit ; suivi d'un " speech " sur le livre de Hodel (et sorti dans la collection policier sans pour autant être une fiction) pour qui son papa est l'auteur, le seul le vrai, du crime d'E.Short.

On continue par un article très intéressant et qui prouve bien qu'Alibis va toujours à fond dans son sujet. Il s'agit de la description d'un métier peu commun en la personne de M.Fournier : artiste judiciaire. Outre le portrait robot, on nous parle d'une facette bien moins connue du métier, la reconstitution à partir d'un cadavre, d'une personne grâce à des techniques de moulage ; un poil gore mais fascinant. Pourquoi ai-je adoré cet article ? Car Alibis nous ouvre les portes non plus de l'imaginaire policier, mais de la réalité policière. Il y a un souci de vérité et de perfectionnisme dans cette revue qui vraiment m'épate.

Pour finir, les nouvelles Elles sont au nombre de sept. On retrouve un grand classique d'Alibis avec Les ufs de Pâques de C. Bouchard. Comme d'habitude un contexte historique bien étudié (ici, la guerre d'Indochine), une ambiance posée et un cadavre. Ce qui est fou avec C. Bouchard, c'est que ses nouvelles sont globalement conçues toujours de la même manière mais jamais on ne s'en lasse, ça marche à tous les coups ! Il a un truc, c'est sûr Après, en vrac, Québec Hôtel de L. Berenger où on apprend enfin comment est mort le King, Dossier Médical de J.Turconi (déception, j'ai trouvé ça vide et sans saveur), La Tombe attend de M. Latulippe (très très bien écrit), Tête de Sapin de J. Leblanc (jouissif la fin !) et Il faut que tu le tues de S.L Morin (bizarre, je ne saurais que dire de plus)

Voilà, maintenant vous n'avez plus aucune raison de ne pas aller jeter un coup d'il du côté du site d'Alibis !