Lignes de Vie
		Joyce, Graham Edition : Bragelonne Aout 2005, 355 pages ISBN :2-915549-36-2 20 €

" Coventry, durant la Seconde Guerre Mondiale.
Une famille de sept soeurs aux vies fondées sur l'amour, la tradition, l'angoisse et l'espoir, dominées par la sagesse et l'autorité d'une matriarche aussi indomptable que truculente. Des vies simples et émouvantes auxquelles se mêlent l'étrange et le merveilleux, l'ordinaire et l'extraordinaire.
Cassie, la plus jeune des soeurs, a eu un petit garçon de père inconnu et n'a pas eu le courage de le céder à des parents adoptifs. C'est une fille fantasque et imprévisible, "la dernière fille au monde à qui laisser la garde d'un enfant" selon sa propre mère. Il est alors décidé que le petit Frank sera élevé par chacune des soeurs, à tour de rôle. "

Ce roman est avant tout une formidable histoire de famille, de solidarité. Martha, la mère, doté d'un bon sens à toute épreuve, est pourtant régulièrement visitée par des apparitions lui annonçant l'avenir. Cassie, elle aussi, possède un "don", un peu indéfinissable, qui se révèle au fil des pages, en filigrane. Les autres soeurs (Beatie, Olive, Aïda, les jumelles Evelyn et Ina, Una) restent insensibles à l'extraordinaire (bien que Evelyn et Ina souhaiteraient vraiment pouvoir communiquer avec l'au delà)...

Tout commence sur les marches d'une banque juste après la seconde guerre mondiale, au moment où Cassie devrait abandonner son petit garçon de quelques jours. Mais un "présage" la fait hésiter, et finalement rentrer à la maison avec son bébé dans les bras. Sa mère décide alors que toutes les filles participeront à l'éducation du petit garçon.
De foyers en foyers, le roman nous conduit des premiers pas de Franck à ses dix ans. Il découvrira les différents mondes qui composent les vies de ses tantes, en aimera plus que d'autres, se passionnera pour le métier du mari d'Aida, mais jamais n'oubliera que sa vraie mère est Cassie. D'ailleurs celle-ci vogue au grès du placement de son fils entre les différents foyers de la famille. Tous redoutent secrétement ses "moments d'absences", ces moments qui font qu'elle ne peut pas s'occuper seule de son fils. Elle prouvera au fil du temps qu'elle a bien fait de ne pas abandonner son fils et que celui-ci a vraiment sa place dans la famille.
On admirera au passage la "duplicité" de la matriarche, qui arrive à "imposer" même aux plus récalcitrantes le petit garçon.

J'ai bien aimé ce livre. La normalité et le merveilleux se mélent intimement, et on ne comprend certaines choses qu'à la fin du livre. Tout au long on se pose des questions sur "est ce réel ? est ce autre chose ?" et la curiosité vous emporte rapidement jusqu'à la dernière page. C'est un bon roman à mon sens, et on se prend à regretter parfois qu'il ne soit pas plus long pour profiter de cette famille encore un peu...