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Nicolas, Fabrice

 
  Nicolas, Fabrice
 

Interview de Fabrice NICOLAS  recueillie par Hanako.

Hanako : Bonjour et je tiens à vous remercier de m'accorder cet échange pour connaître un peu mieux votre ouvrage. Une présentation des auteurs est indispensable, surtout dans votre cas où Nous nous reverrons... hier a été écrit à deux. Est-ce que chacun pourrait présenter l'autre aux lecteurs qui ne vous connaissent pas ?

Fabrice : Nicolas est cette personne étrange venue don ne sait trop où. Son physique particulier, ses borborygmes qui ne facilitent pas la conversation, son goût prononcé pour laïoli aux anchois font de lui un être injustement incompris. Mais si lon fait leffort de passer par-dessus ces obstacles mineurs, on découvre alors quelquun de Quelquun qui. Non, finalement, on ne découvre rien. Mais je lai vu, une fois, sauver une mouche de la noyade, à la piscine.

Nicolas : Cétait une affaire de principe. Jaime pas gaspiller la nourriture. Sinon, cest plutôt bien vu dans lensemble. Toutefois, pour que ce portrait soit complet, il mapparaît important de mentionner que je suis crêpe au sucre ascendant biniou, dans lastrologie bretonne, que la finesse et la subtile délicatesse de la musique militaire me font vibrer (surtout quand la grosse caisse vient doucement apporter un subtil contrepoint au bombardon) et, pour finir, que mon plat favori est la compote de gras double à la couenne de truie. Voilà. Alors en ce qui concerne Fabrice, je ne mattarderai pas sur des détails physiques car la beauté est un sujet éminemment subjectif. Certains le trouveront terriblement repoussant quand dautres le décriront comme étant simplement laid. Je préfère donc mattarder sur la psychologie du personnage. Il lui arrive dêtre dhumeur changeante. Ainsi, il peut passer en un clin dil de la schizophrénie absolue à une paranoïa aiguë avec syndrome de panique ; il peut passer en un éclair dun état maniaco-dépressif sévère avec poussées de démence meurtrière à des transes mystiques avec automutilation. Cest distrayant mais, parfois, un peu fatigant je dois ladmettre. En même temps cest assez gratifiant de se dire quen moins dune heure on peut très bien lavoir empêché de sauter tout nu du septième étage, déviscérer la concierge au ciseau à broder ou de sodomiser sa hyène de compagnie. Une fois, je lai vu sourire. Enfin, je crois mais comme il était sous lemprise du crack, je dois admettre quun léger doute persiste.

H : Etrange on croirait entendre la description de Bernie Il avait une fâcheuse tendance également à aimer les hyènes et à se promener avec une pelle mais bon, pour avoir vu lhomme de près, en plein repas, je comprends mieux, vraiment mieux

F : Ces allégations mensongères et fallacieuses ne matteignent pas. Je reste de marbre devant cette grotesque accumulation de détails éhontés destinés, visiblement, à induire en erreur le lecteur manipulé quant à la réalité de mon parfait équilibre psychologique. Le monsieur en blouse blanche me le répétait encore ce matin : « Tu vas mieux, mon garçon » Daccord, il a refusé de me rendre mon croc de boucher et ma collection dasticots empaillés mais je sais où men procurer dautres

N : Je nai rien à ajouter votre honneur. Les jurés se seront fait leur opinion deux-mêmes.

H : Aurons-nous le plaisir de découvrir la vérité sur la genèse de votre pseudonyme ?

F : Jai peur que lexplication ne paraisse trop absconse au lecteurCest réellement très ésotérique : « Fabrice Nicolas » puise ses racines dans la sagesse ancestrale ayur-védique. Au minimum. Pour ma part, je suis ceinture noire second dan de Bahaïsme Confucéen. Nico vient dêtre introduit « Grand Maître de la Loge des Eloges des Loges » Alors, vous comprendrez quon ne puisse pas aisément résumer toute la sapience de notre pseudo en trois adjectifs et deux adverbes. Fussent-ils de complément

N : Il y aura toujours des petits futés qui se croiront plus malins que les autres en prétendant quil ne sagit de rien dautre que de nos prénoms respectifs assemblés en un pseudonyme commun. A ceux-là, je dis :
- noubliez jamais que la vérité est ailleurs.
- ne prenez pas pour argent comptant ce que certains malveillants tentent de vous faire gober. Ouvrez les yeux : à ma connaissance, on na jamais trouvé darmes de destruction massive en Irak... Cest un  exemple.
- Lorsque vous doutez de vous-même, replongez-vous dans les écrits de Ravhaghanouvi Ivitrhanaparhavi (le maître fondateur de la pensée Khrishnou, mais plutôt tendance néo-tantriste introspective) qui disait : « Vhajanou tantrhra Khrishnou ivirhangajana » !   Ce qui, je crois, se passe de commentaire. Et même, parfois, il ajoutait : « Poilhôgajana » mais là, cétait pour déconner

H : L'écriture d'un roman n'est pas chose facile alors, à deux, comment cette idée vous est venue ?

F : Cela faisait longtemps que je souhaitais établir une forme de collaboration artistique avec Nico. On sest dabord essayés à la musique. Si, par le plus grand des hasards, lun de vos lecteurs se trouve en possession de lunique album de notre groupe de lépoque (H.O.D : « Makiavelik Pôlitbürô Whoopy-Whoopy » chez Portnawak Music), quil nous le fasse savoir : nous-mêmes nen avons pas gardé dexemplaire et ça nous ferait extrêmement plaisir de le retrouver !! Par la suite, jai tenté dentraîner Nico dans le domaine de la BD : jadore sa façon de dessiner il est vraiment trop modeste par rapport à son talent - et javais des idées de scénarii. Mais il ne le sentait pas, ou ce nétait pas le bon moment. Quelques années plus tard, cest à son tour de débarquer avec la bave aux lèvres et une idée très concrète de roman Bon, ça mallait, pas de problème (le roman, pas la bave), même si jétais dubitatif quand à nos chances réelles de publication. Mais, au fond, limportant était de se retrouver sur un terrain de jeu commun où nous pouvions laisser éclater ce potentiel créatif que je savais être en nous.

N : Cest amusant ce grand saut dans notre passé. Javais oublié cette tentative de groupe de rock. Le concept était pourtant original. Jétais dans ma période trash métal et toi tu te faisais un trip musique expérimentale contemporaine hindoue sous acide. On avait composé des trucs originaux et plutôt intéressants. Sérieusement, je pense aujourdhui encore quil y avait un créneau à prendre.  En revanche, là où on a mal joué, cest sur le choix des instruments. Deux flûtes à bec, dans un duo, cest trop. Jétais toujours essoufflé quand je chantais et on narrêtait pas de se battre pour les solos. Mais pour en revenir à la question, Fabrice a dit lessentiel. Dabord lenvie subite de me lancer dans lécriture dun roman fantastique ; une idée dhistoire qui me tombe dessus sans crier gare ; un peu dénergie pour convaincre Fabrice dy participer, un an de travail décriture en commun et un beau jour on se retrouve avec un bouquin publié. En fait, cest un petit peu plus compliqué que ça mais le schéma de base, cest celui-là. Je crois que, quand on a trouvé au fond de soi un truc qui vous fait vraiment envie, du genre « ça serait trop fort si jétais capable de faire ça », il existe un moyen simple dy parvenir : le faire. Ça, tout le monde la en soi. Il suffit de chercher ce qui vous ferait « triper ».

H : Ny a-t-il pas aussi un peu de talent ?

N : Vous Vous croyez ? Cest une question ou vous dites ça pour nous faire plaisir ? Jacques Brel disait que le talent cest avoir envie de faire quelque chose. Dun autre côté, il navait jamais entendu chanter Peter et Sloane, ni David et Jonathan En fait, je pense quil faut poser la question aux lecteurs. Je suis dailleurs en mesure daffirmer aujourdhui quil y en a eu plusieurs. Jai entendu parler de deux à trois dizaines !

F : Ma légendaire modestie me pousse à me cacher derrière cet autre grand, Georges Brassens, qui répétait : « Sans travail, le talent nest quune sale manie ». Remarquez bien : il a eu de la chance de mourir avant la Star Ac, sinon il aurait plutôt dit : « Sans talent, le travail ne vous mènera à rien ».

H : En découvrant votre biographie sur le site de votre éditeur, une question m'obsède, Votre premier essai écrit ensemble, c'est « Les merveilleuses aventures de Poupoute et de l'étoile magique » ou « Non-Non contre le bilboquet du bocal » ?

F : Cest marrant, ça mobsède aussi. Je dois aller bientôt à la Bibliothèque Nationale afin de vérifier ce point. Dautant plus que, sous des titres inoffensifs, anodins et infantiles, nos premiers essais sont des pamphlets politiques, des brûlots libertaires construits comme des réquisitoires implacables contre larbitraire de lautorité parentale et la stratification horizontale du modèle de « la loi du plus fort » dans les cours de récréation. On avait dix ou onze ans, je crois.   

N : Cétait déjà très politique, cest vrai. En ce qui concerne Poupoute, notre premier héros, nous nous sommes rendus compte trop tard quen fait on avait réécrit « Le petit prince » presque mot pour mot. Bon, à part deux ou trois détails, genre quand laviateur se retrouve en panne dans le désert, Poupoute lui demande de lui dessiner un démonte-pneu. Sinon, pour le reste cest pareil. Quant à « Non-Non » et je sais pas quoi, cest une uvre que Fabrice a écrite seul et quil tente de placer comme étant commune pour je ne sais quelle raison. Je ne peux pas vous en parler, je ne lai pas lue.

H : Avez-vous lintention de présenter vos essais à votre éditeur pour une publication ?

F : Cest délicat Cest de la bombe, ces premiers essais. On y dénonce le complot militaro-industriel et ladjonction dagents de synthèse dans la fabrication des saucisses à cocktail Je ne suis pas convaincu que Franck notre éditeur accepte de courir le risque dune rétorsion toujours possible Mais, bon, sil est prêt à le faire, alors, pour notre sécurité personnelle, nous prendrions un pseudo Nicolas Fabrice, par exemple

N : Tiens, tout compte fait, je vais peut-être le lire. Tu ne mavais jamais parlé du sujet. Je me passionne pour les saucisses à cocktail. Il marrive parfois den rajouter dans ma compote de gras double. En tout cas, pour ma part, je ne souhaite pas que Poupoute sorte un jour, mais il nest pas impossible que des éditeurs peu scrupuleux surfent un jour sur notre succès et en profitent pour léditer à notre insu. On ne laissera pas faire !

H : En lisant Nous nous reverrons hier, on peut admirer la qualité du travail qui ne permet pas au lecteur de déterminer lécriture de chacun. Comment s'est-elle déroulée ? Est-ce que chacun composait son chapitre, avait ses personnages, son domaine de prédilection ou est-ce que tous vos textes se sont mélangés ?

F : Nous avons fonctionné de la façon suivante : chacun prenait en charge des personnages. Nico a développé les « gentils », je me suis occupé des « méchants » (avec beaucoup de plaisir car je suis un grand pervers). Vers la fin du roman, les différents protagonistes étant amenés à se rencontrer, nous avons alors fonctionné par chapitreBon, je préfère lexpliquer comme ça, parce que si on vous dit quen vérité on a des petits lutins au fond de la cave qui écrivent pour nous, personne ne voudra jamais nous croire

N : Fabrice croit dur comme fer à cette histoire de lutins. Arrête de faire linnocent, je sais très bien que dès que cette interview sera terminée, tu vas te précipiter pour voir sils ne manquent de rien. Cest dautant plus idiot quil na même pas de cave. Ceci dit, il est amusant de constater que vous nêtes pas parvenue à dissocier nos styles décriture. Pourtant, la différence est relativement perceptible. Mais bon, certains lecteurs la repèrent et dautres pas. Il est vrai que nous avons un style assez approchant, mais la légère dissimilitude tient au fait que nous écrivions uniquement les chapitres où nos personnages respectifs évoluaient. Nous navons pas fait de retouches particulières sur ce que chacun proposait à lautre sauf quand quelque chose nuisait à la cohésion de lhistoire. Comme le disait Fabrice, il y a un moment où les personnages de lun et de lautre se sont rencontrés et chacun a pu, par moment, être amené à prendre en charge ceux de lautre. A ce niveau, il y a eu davantage de participation collective au processus décriture. En revanche, il sera proprement impossible de savoir qui a écrit quoi dans le roman sur lequel nous travaillons en ce moment, car chacun intervient presque à chaque mot dans le texte de lautre.

H : Je penchais pour lhistoire à Nicolas et la science à Fabrice Avec pour lecture Tricot Magazine, il faut avoir BAC+ non ?...

F : On a tort de se gausser de Tricot Magazine. Jose prétendre que qui maîtrise les arcanes herméneutiques de la « maille à lendroit » et la complexité symbolique de la « maille à lenvers » peut alors prétendre à un certain détachement spirituel. Réfléchissez à cela. Sur la question de savoir qui sest chargé de laspect scientifique du roman et qui de laspect historique, je laisse Nico développer.

N : Personnellement je suis assez hermétique à ce genre de passe-temps. Ces histoires de tricot me paraissent dune totale vacuité. Mes centres dintérêt me semblent poser des questions autrement plus prégnantes au niveau du vécu. Avouez que collectionner les pots déchappement de Twingo cest quand même dun autre niveau. Avant, javais une passion pour les joints détanchéité de lave-vaisselle mais cétait pendant ma période saucisse à cocktail et jai dû choisir. Lattrait de la saucisse la emporté. Sinon, je constate que cest encore à moi de développer. Alors disons que nos connaissances dans ces deux domaines sont assez équitablement partagées et se complètent pour le surplus. Nous nous apportons chacun des informations et des points de vue complémentaires au sein de ces centres dintérêts. A moi une théorie scientifique, à lui une autre, complémentaire. A moi lhistoire officielle, à lui lhistoire officieuse. A moi cet humour subtil et racé et à lui les blagues Carambar.

H : La documentation historique aussi bien que scientifique est importante dans votre livre. Chacun a-t-il sa spécialité ?

F : Cest vrai que nous étions placés devant deux impératifs : respecter une réalité historique bien établie et rendre crédibles les moyens techniques de voyage dans le temps. Nous nous sommes globalement répartis les recherches afin de restituer fidèlement les éléments contextuels des années 1940. Pour ma part, jai insisté sur laspect ésotérique de la politique du IIIème Reich. Lidée était de rendre compte des fondements cosmogoniques qui ont pu mener un appareil détat à justifier lélimination physique de pans entiers de la population européenne comme étant le meilleur moyen détablir une société « idéale ». Cest là un aspect de la seconde guerre mondiale qui est trop méconnu (on ne lapprend pas à lécole) alors quil est à la base dun comportement de masse que je qualifierai de « paranoïa collective structurée ». En ce qui concerne le voyage temporel, Nico et moi avions chacun nos solutions techniques et nos idées sur les conséquences de celles-ci (ligne temporelle unique ou ouverture sur des réalités parallèles). Nous avons donc choisi dexposer les deux et de ne pas privilégier plus lune que lautre dans le récit.

N : Nous navons pas véritablement de spécialité. Jai un peu étudié la seconde guerre mondiale par curiosité et, finalement, ce nest pas un hasard si cest cette période qui sert en partie de cadre à lhistoire. Dabord parce quelle mintéressait, mais aussi parce que je la connaissais déjà. Cela na pas nécessité de trop grandes recherches. Je me suis donc chargé de laspect « bêtement » historique tandis que Fabrice sest davantage penché sur lhistoire derrière lhistoire. Cest grâce à lui que lon peut découvrir des détails hallucinants sur les fondements de lidéologie nazie. On touche du doigt limportance de lésotérisme et de loccultisme dont se sont inspirés cette bande dallumés. En fait, nous avons chacun un fond de culture générale qui gravite sensiblement autour des mêmes sujets mais que nous napprofondissons pas de la même manière. La différence notable, cest que là où cette culture de base est moyenne chez moi, elle est encyclopédique chez Fabrice. De plus, il est capable daller bien plus en profondeur que moi et de se servir de ses connaissances pour expliquer les choses de manière à les rendre passionnantes et, surtout, compréhensibles par tous. Alors bon, en règle générale, quand je suis gentil comme ça avec lui, jai droit à un sucre.

H : Su-sucre mérité là, je plaide en faveur. La partie scientifique des voyages nest pas ennuyeuse du tout. Pour y revenir, je trouve que votre livre apporte un jour nouveau sur cette période. Je pense que nombre de personnes se sont posées un jour cette question : et si Hitler avait gagné la guerre ? Et vous y répondez admirablement bien.

F : Cest le principe même de lUchronie : « Quest-ce qui se serait passé si ? ». En loccurrence, si Hitler avait gagné la seconde guerre mondiale. Je renvoie le lecteur que cette branche de la SF intéresse à lEvangile selon Philip K. Dick et à Saint Robert Harris. Ces deux apôtres du Fantastique ont exploré la question bien avant nous, respectivement avec Le maître du Haut Château et Fatherland. Nous le faisons à notre tour et à notre manière. Là où jai la prétention de croire que nous sommes vraiment novateurs, cest dans le traitement inexploré que nous donnons de la seconde guerre mondiale, le côté « histoires derrière lHistoire », en détaillant les fondements cosmogoniques de la « pensée nazie » et en rapportant des anecdotes méconnues, comme celle concernant les « juifs du Pape ». Je nai pas le souvenir que cela ait déjà été fait dune façon romanesque ; mais peut-être un lecteur plus féru sur la question pourra-t-il me faire part de références que jignore ?

N : Fabrice a creusé la question et est allé assez loin. On se doutait bien quen imaginant une suite à lhistoire nazie on ne tomberait pas sur Disneyland mais sa faculté à imaginer le pire a, une fois encore, fait merveille. Cest, en tout cas, un point qui ressort de façon récurrente lors de discussions avec nos lecteurs. Un autre revient souvent, cest quil a réussi à pondre un Hitler extraordinairement crédible.

H : Et le coup du chien qui a eu cette idée de génie ?

F : Au départ, on voulait un pingouin. Puis on sest dit que ça poserait peut-être des problèmes de crédibilité. Les gens sont tellement formatés, que voulez-vous

N : À partir du moment où vous employez le terme « génial », vous devriez pouvoir subodorer la réponse. Un indice, cependant : ce nest pas Fabrice.  Mais bon, en fait, cest tombé comme ça. Il peut revendiquer la paternité de nombreux autres traits de génie.

H : Est-ce que votre prochain livre traite également de Fantastique ou vous lancez-vous dans un autre genre ?

F : Nous imposerons au monde stupéfait les inoxydables aventures de « Poupoute et létoile magique ». Poupoute deviendra larchétype du héros rédempteur, la référence absolue et incontournable en matière de justice immanente et la pierre de fondation dune nouvelle espèce de vengeur dont laudacieuse bravoure sera subtilement contrebalancée par son goût prononcé pour le hachis parmentier. Poupoute sera décliné en caleçons molletonnés et en vibromasseurs. Poupoute montrera à une Terre incrédule quon peut être un héros mythifié malgré un strabisme convergent, une prostate exigeante et un bégaiement intensif. Chaque postillon de Poupoute sera une arme bactériologique. Une ère nouvelle souvrira alors pour lhumanité : nous serons fiers dêtre petits, moches et affligés dune mauvaise haleine. Je connais des sculpteurs qui ont dores et déjà intérêt à se familiariser avec les nouveaux canons de beauté de demain

N : Ou alors (Parce que je nai pas encore donné mon accord définitif pour participer à ce projet. Jattends lavis de mon avocat), il est possible que nous reprenions les héros de la fine équipe là où les lecteurs les ont laissés et que nous les envoyions explorer un autre domaine du Fantastique, à notre manière. Pour le titre, jhésite encore entre La fine équipe en embuscade ou Hourra pour la fine équipe. Je dois admettre que reprendre Poupoute me tente bien, mais jai peur que Fabrice soit trop en avance sur son temps Trop visionnaire. Ça risque de faire un tabac dans cinquante ans, cest sûr, mais si cest pour toucher des droits dauteurs après notre mort

H : Et bien, je ne peux que vous remercier davoir si gentiment répondu à toutes mes questions. On ne peut que vous souhaiter un franc succès pour votre prochain ouvrage.

F : Merci à vous, cest très gentil. Souhaitons déjà le succès à Nous nous reverrons hier, puisquil commencera sa vie en septembre prochain, au moment de sa sortie nationale. Je laisserai mon digne alter ego subir la pression du mot de la fin, mais, Nico, je ten supplie, ne fais pas comme dhabitude. Je te le répète encore : montrer ses fesses à chaque fin dinterview nous fait perdre tout le bénéfice du rigorisme intellectuel qui caractérise nos réponses. Allez tous en paix, à présent, et copulez dans la joie.

N : Oui Euh Enfin Disons que ce nest pas un ordre Chacun fait ce quil veut. Surtout, que personne ne se sente obligé ! Sinon, je voudrais signaler que Nous nous reverrons hier a déjà débuté sa vie depuis quelques mois et quil est disponible par le biais du site Internet des éditions Nuit dAvril ou en le commandant dans les bonnes librairies mais quil sera présent dans toutes les librairies de France au mois de septembre prochain puisque Nuit dAvril vient de signer avec un diffuseur et un distributeur. En tout cas, merci pour vos bons vux et merci pour cet agréable moment en votre compagnie. Et maintenant je vais vous donner la liste de tous les endroits où nous ne serons pas en dédicace ces six prochains mois Comment ? Une autre fois ? Ah bon daccord. Alors encore merci et à bientôt, ô délicieuse Hanako.

Il est à noter que les illustrations de Fabrice et de Nicolas ont été ralisées par David Revoy, que vous pouvez retrouver sur son site Internet.

Ecrite par Hanako, le 18 Avril 2005 à 10:04 dans la rubrique Interviews .
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