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La Vallée de la Création |
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Hamilton, Edmond Edition : Terre de Brume, Collection : Poussière d'Etoiles
2005, 155 pages
ISBN : 2-84362-251-4
15,00 € |
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Ils s'appellent Nelson, Van Voss, Wister, Sloan, Li Kin. Ils sont mercenaires et, disons-le franchement, pilleurs et opportunistes. Peu importe leurs noms d'ailleurs, ils font partie de ces laissés-pour-compte pas franchement sympathiques pour qui seul l'appât du gain et le pouvoir que procurent les armes à feu ont une importance. Ils opéraient au Tibet, enchaînant razias sur razias, jusqu'à ce qu'ils s'en prennent par mégarde à des ressortissants communistes. Les voilà avec l'armée rouge aux trousses, quand un mystérieux visiteur vient solliciter leurs services. N'ayant guère d'autre opportunité, ils choisissent de suivre le moine dans la mystérieuse vallée de LLan Rapidement, le groupe de mercenaires se rend compte que certains éléments surnaturels ont cours dans cette étrange vallée. Les villes y sont comme fondues dans du verre, les animaux semblent surnaturellement intelligents, les croyances et les superstitions les plus irrationnelles y sont prises pour des certitudes indubitables. Quand ils apprennent qu'ils seront payés pour combattre un clan adverse où les animaux sont considérés comme les égaux des hommes, ils comprennent qu'ils devront oublier tout ce qu'ils croyaient savoir. La fantasy peut-elle mobiliser certaines problématiques éthiques et humanistes et se faire l'illustratrice narrative de questionnements philosophiques ? La réponse est affirmative, il suffit de considérer l'importance des thèmes raciaux dans l'histoire du genre. Ici, Edmond Hamilton aborde la question sous l'angle de la zoologie : faut-il reconnaître au genre animal les mêmes droits que les hommes ? L'égalité entre les espèces est-elle de droit, quand est démontré que l'intelligence n'appartient pas au seul genre humain ? Voilà la question de fond autour de laquelle se construit une histoire assez originale parce que traitée depuis un point de vue rarement exploité : celui des animaux. Hamilton nous emmène aux sources de la vie humaine et animale, dans une vallée légendaire où les animaux communiquent par les voies de l'esprit. Comme tel, ce récit fait donc figure de curiosité dans un paysage romanesque où les figures les plus animales parmi nos héros ont encore visage humain, ou du moins se tiennent debout. Mais peut-être à cause de son traitement trop explicite, peut-être en raison de la naïveté d'une approche par trop manichéenne, j'ai été assez déçu par la thématisation fantastico-fantaisiste que propose Hamilton d'une question de fond beaucoup trop complexe pour pouvoir être abordée avec précaution : les fondements du droit à l'égalité. Or dans la mesure où la question n'est pas ici une simple source d'inspiration, mais un problème que Hamilton prétend traiter sous un jour qui l'emprunte à la fable et au mythe, il était nécessaire de prendre garde à ne pas prononcer des jugements trop hâtifs et partiaux sur ce qui est bon ou mauvais. Dommage, car les qualités d'écriture sont véritables, et l'atmosphère unique en son genre. A découvrir cependant, au moins pour ce formidable passage où le personnage principal se retrouve dans la peau d'un chien.
Ecrite par , le 04 Mars 2005 à 10:03 dans la rubrique .
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