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Le Seigneur des guêpes |
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Banks, Iain M. Edition : Fleuve Noir, Collection : Thriller fantastique
2004
ISBN : 2265078689
5,50 € |
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Aux quatre coins de l'île, il a judicieusement réparti des mâts de sacrifice. Les victimes qu'il choisit sont de divers types. Une fois mortes (souvent dans d'atroces souffrances), il attache leur tête aux piquets, avec de la ficelle, de telle manière qu'elles puissent osciller au vent. Les mâts sont les complices de Frank Cauldhame. Ils le préviennent en cas d'intrusion. Aujourd'hui, ils lui ont appris que son frère, Eric, s'était encore échappé. Et même si Frank aime bien son grand-frère, il faut bien avouer que ça lui fait un peu peur de savoir que ce brûleur de chiens non mais il faut être fou pour brûler les chiens ! est dans les parages. Connu dans la région pour apporter le malheur, les passe-temps de Frank sont pourtant inoffensifs. Attraper quelques guêpes pour les brûler, tuer un lapin ou un rongeur au lance-pierre, noyer les oiseaux en les attachant sur la plage à marée basse et attendre que la mer monte. C'est un peu sadique comme genre de jeux, mais bon, on a tous fait ça enfant. Et avec le handicap qu'il se traîne, c'est un peu normal que Frank soit un peu en retard. Il ne faut pas attacher de l'importance aux rumeurs qui disent qu'il aurait provoqué la mort de trois membres de sa famille. Non, Frank, c'est un garçon inoffensif voyons ! En comparaison de son grand frère, Eric, qui brûle des chiens, laissant partout une horrible odeur de poils grillés et de viande calcinée, le pauvre petit est bien innocent ! Le seigneur des guêpes est un roman qui sent la térébenthine. Tous les personnages qu'on y rencontre ont cette allure malsaine propre aux villageois ayant trop longtemps pratiqué les mariages consanguins. Quant au personnage au travers des yeux duquel ils nous apparaissent, il faut bien dire qu'il a sérieusement un grain et peut-être plus. Qu'est-ce que le Sanctuaire, la Colline du destructeur noir, le Cercle de la Bombe dont il parle incessamment ? Quelle valeur attribuer à l'ensemble des rites cabalistiques et des pratiques occultes qui structurent la vie de Frank ? Est-il vrai qu'il peut, comme il le prétend lui-même, entrer en communication avec son frère par l'intermédiaire du Crâne de Saül ? Et qu'arrivera-t-il si les gens de l'asile ne parviennent pas à remettre la main sur Eric, le brûleur de chiens ? Autant de questions qui, au fur et à mesure qu'elles obtiendront des réponses, accroîtront l'atmosphère étouffante et malsaine de ce roman inclassable. Iain Banks signait en 1983 son premier roman, bien loin des thématiques plus légères, ou en tout cas moins fantastique que futuristes qui seront ensuite les siennes avec son Cycle de la Culture. Impossible ici de reconnaître l'auteur de L'homme des jeux, L'usage des armes ou Une forme de guerre. Aux antipodes de la légèreté et de l'humour, cette histoire noire et grinçante, qui vous colle comme de la poisse entre les mains, est un petit bijou d'originalité, empreint de l'ombre du vice, du sexe et de la mort.
Ecrite par , le 09 Février 2005 à 10:02 dans la rubrique .
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