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Pandémonium - Numéro 4

 
  Pandémonium
Edition : Pandémonium Décembre 2004, 35 pages 5,50 Site web : http://geocities.com/pandemoniumzine
 

" Ainsi font font font les petites marionnettes, ainsi font font font trois petits tours et puis s'en vont ". Mesdames, souvenez-vous petites filles comme vous aimiez jouer avec vos si jolies poupées aux longs cheveux blonds et bouclés... Messieurs, souvenez-vous comme vous aimiez martyriser les jolies petites amies de vos sœurs ! Elles sont de retour mais leur candeur et leur innocence sont bien loin. Les masques sont tombés et Pandémonium nous montre le visage odieux et malsain des jouets de notre enfance.

Pour Valérie Frances il n'y a pas que les petites filles qui peuvent aimer les Baby Doll, un petit garçon devenu homme a gardé sa passion pour les poupées et continue de les collectionner et même de les fabriquer lui-même, comme nous le montre Mystouche qui a su illustrer toute la perversité de ce texte. Amarylia, quant à elle, a préféré dessiner une innocente poupée qui a du être torturée pour avoir le ventre ouvert et un bras d'arraché. Ce dessin illustre tout à fait bien L'introspection de Franck Ferric. Sa narratrice ne comprend pas pourquoi le visage de ses poupées n'est pas aussi plein de vie que celui des infirmières qui chaque jour lui en apporte une. Elle veut savoir ce qui à l'intérieur rend vivant ou sans expression. Après la blancheur de l'hôpital c'est la noirceur d'une geôle viet. Avec Frédérick Beck nous lisons par-dessus l'épaule d'un prisonnier partageant sa cellule et sa torture avec une poupée et nous l'imaginons grâce à Marie-Eve Comtois. Toujours dans la noirceur mais cette fois-ci celle d'une maison aux volets clos et d'un coffret à secrets que nous dévoile Lyssoria. Ce sont les secrets du narrateur de Fabienne Leloup qui a joué au jeu des maisons de poupées dans Loth Doll. Un jeu macabre où la poupée n'apprécie pas d'être surprise. De son coté, Caroline Lacroix sert de porte parole à L'essence, l'essence du mal qui a réussi à s'incarner dans une poupée pour diriger le monde et le mener au chaos. Le sieur Amélith, maître des lieux, a profité d'une inattention du comité de lecture pour glisser une courte nouvelle, Mécaniques mythiques, où dans un musée Pygmalion a recréé un tableau "vivant" de sa vision du complexe d'œdipe. Au milieu de toutes ses sombres nouvelles, Jérôme Noirez (qui vient de faire paraître Féerie pour les ténèbres aux éditions Nestiveqnen) inaugure une nouvelle rubrique dédiée aux esprits des enfants pervertis. Il  met en scène dans Shirleys Doll une poupée envahie d'insectes qui lui permettent de prendre vie.

Pandémonium, comme pour chaque numéro depuis un an, bravant vents et froide neige pour aller a la rencontre d'artistes hors du commun. Tout d'abord Miss Cal  (www.misscal.com) avec ses John & Jane Doe, petites figurines anonymes qui lui permettent d'exorciser les horreurs du monde. Nous avons aussi le plaisir de découvrir les poupées de Autopsy Babies (www.autopsybabies.com) qui fabrique et expose des poupées arrivant tout droit du fin fond de l'enfer. 

Fidèle à sa ligne éditoriale ce quatrième numéro est plus sombre que le fond de l'enfer. Les nouvelles sont toutes d'une horreur à vous faire blanchir les cheveux en une nuit, mais c'est ce que nous aimons dans Pandémonium et c'est avec impatience que nous attendrons le prochain numéro où les auteurs les plus déviant vont pouvoir exercer leur talent dans un exercice d'écriture et d'illustration entièrement libre.

Ecrite par Arsenik_, le 12 Janvier 2005 à 21:01 dans la rubrique Fanzine .
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