Clio Kelly et l'éveil de la gardienne
		Ferreira, Angélique Edition : Editions du Petit Caveau, Collection : Sang d'Ailleurs 2010, 171 pages ISBN : 978-2-9533892-7-2 14,90 €

Morgan est journaliste-photographe pour le journal de l'Opera. Depuis plus de deux semaines, il fait un rêve, ou devrait-on plutôt dire un cauchemar, où il se voit tenant une épée ensanglantée, entouré de créatures ailées, au milieu d'un champ de bataille où sont étendus des dizaines et des dizaines de cadavres.  Et voilà qu'un inconnu, dans le train qui l'emmène en reportage sur les traces de l'affaire Papin, lui parle de ce rêve en l'appelant Gabriel. Mais pourquoi semble-t-il connaitre cet homme ? Que signifie ce rêve ? Et qui est ce Gabriel ?

Au même moment, sa partenaire habituelle, Clio, a rendez-vous avec Remus Abberline, l'homme qui l'avait enlevée lors d'un précédent reportage sur une série de meurtres à Athènes dont il était en fait l'auteur. Il lui remet une enveloppe contenant, selon ses dires, sa prochaine enquête. De retour chez elle, frigorifiée, elle s'endort pendant qu'Hermès, son renard, s'entretient avec Janus, le dieu grec. Car Clio n'est pas une journaliste ordinaire, c'est aussi la Muse de l'histoire.
Dans la mystérieuse enveloppe, des articles sur des meurtres perpétués quelques semaines plus tôt où les victimes ont, semble-t-il, été dévorées par une bête mystérieuse et sauvage, affaire qui n'est pas s'en rappeler celle tristement célèbre de la Bête du Gévaudan. Morgan et Clio sont dépêchés sur place, alors que les meurtres continuent. Qui est le coupable ? Homme ou animal ? Quel lien avec Clio ? Qui est vraiment Morgan ? Autant de questions qui trouveront leur réponse... ou pas.

Voilà une agréable surprise avec ce roman entre policier et fantastique, premier tome d’une saga intitulée Légende. Le style est fluide, agréable à lire, l'action omniprésente et le rythme soutenu. L'histoire est originale, tournée autour de la réincarnation de divinités grecques à notre époque dans le but de... laissons le mystère planer. Angélique Ferreira a su ménager amplement le suspense pour nous donner envie de plonger dans la suite.

Maintenant, il y a parfois un petit manque de cohérence dans le récit. Par exemple, un chapitre commence avec un personnage se massant une blessure alors qu'on n'a aucun souvenir qu'il ait été blessé. Les passages entre souvenirs et actualités sont parfois confus. C'est peut-être un souhait de l'auteur, afin d'appuyer sur la dualité des personnages entre ce qu'ils pensent être aujourd’hui, ce qu'ils étaient avant et ce dont ils se souviennent. Mais cela peut freiner la compréhension et dans une intrigue aussi dense, ce n'est peut-être pas utile.
La postface comprend une chronologie complète de l'affaire de la Bête du Gévaudan. Si elle est intéressante, elle n'a pas, à mes yeux, grand intérêt dans l'histoire.
Enfin, il serait nécessaire de faire un choix entre glossaire et explications en bas de page : les deux, surtout avec le même contenu, sont superflus.

Mais je ne voudrais pas que ces petites imperfections vous freinent dans votre envie de lire cet ouvrage. Je reste quand même sur une impression très positive. Et je ne manquerais pas de me jeter sur la suite quand elle sortira, en espérant trouver des réponses à toutes les zones d’ombre qui subsistent.