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Les lettres du secret |
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Yoo-an, Bae Edition : Chan-Ok, Collection : Matins calmes
2010, 189 pages
ISBN : 978-2-916899-41-1
10,90€ |
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Nous sommes dans la campagne coréenne du XV ème siècle. Jang-un est un jeune garçon qui vit dans un petit village de montagne avec sa sœur ainée Deok et son père. Depuis la mort de leur mère, les deux enfants doivent assurer la subsistance de la famille car leur père, très affecté par la perte de son épouse, se laisse dépérir. Alors que Deok loue ses services en tant que journalière dans les champs, Jang-un ramasse du petit bois en forêt qu'il échange contre un peu de nourriture auprès des autres familles du village. Au cours d'une de ses expéditions de ramassage, il découvre un petit pavillon, gardés par plusieurs hommes en arme. A l'intérieur, un vieil homme qui semble perdu dans ses pensées. Apeuré, Jang-un tente de repartir discrètement mais trébuche, attirant immédiatement l'attention des gardes et du vieil homme qui demande à le voir. Celui-ci se montre curieux de sa vie et Jang-un, en confiance, se permet de le questionner en retour. Il promet de revenir apporter l'eau d'une source susceptible de soigner les yeux du vieil homme. A son retour, celui-ci propose de lui apprendre à écrire et à lire. Jang-un se révèle vite être un élève très doué et sa vie va s'en trouver bouleversée. Bae Yoo-an prend le parti de nous raconter un épisode majeur de l'histoire coréenne par le biais de la petite histoire. Comme elle l'explique dans sa préface, au XVe siècle, le roi Sejong décida d'inventer un nouveau système d'écriture basé sur la phonétique, afin de permettre à son peuple tout entier d'accéder au savoir. Jusqu'alors, l'écriture était réservée aux nobles qui seuls avaient le temps d'apprendre les idéogrammes chinois. Malgré la réticence de son entourage, Sejong va créer le hangueul, aujourd'hui langue officielle de la Corée. Pour son récit, l'auteur suppose que le roi, profond humaniste, aura pris soin de tester son langage auprès des gens du peuple. En suivant Jang-un, ce jeune illettré qui va apprendre rapidement à maîtriser l'écrit jusqu'à l'enseigner à son entourage, on comprend l'importance des savoirs fondamentaux que sont l'écriture et la lecture. Grâce à eux, on peut communiquer à distance, transmettre son savoir, laisser une trace et ainsi changer le cours de sa vie. On découvre également la Corée du XVe siècle, la vie dure des campagnes, le système des classes. Mais Les lettres du secret, au-delà de l'aspect historique, est aussi un roman sur l'amitié, la jalousie, l'espoir et le triomphe de la volonté sur la naissance. Bae Yoo-an, qui avoue être tombée amoureuse du roi Sejong, réussit le tour de force de nous faire partager sa passion. En finissant ce livre, je n'ai eu qu'une envie : en savoir plus sur la Corée et ce roi en particulier. Un ouvrage très réussi à recommander à partir de onze ans.
Ecrite par , le 04 Octobre 2010 à 14:10 dans la rubrique .
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