Mordue (Sarah Dearly - Tome 1)
		Rowen, Michelle Edition : Milady, Collection : Bit-Lit 2010, 446 pages ISBN : 978-2-281120379-5 7 €

Manque de chance pour Sarah Dearly : non seulement son rencart de la soirée est naze, mais en plus il semble fou à lier ! Sous prétexte d'offrir l’éternité à la belle, il l'a mordue au cou et s'apprête à l'enterrer. Sarah ne largue le soi-disant vampire que pour tomber dans les pattes d'individus plus dangereux encore : ceux-là se disent chasseurs de vampires et entendent bien trucider Sarah comme ils viennent de le faire avec son soupirant d'un soir.

Éperdue, Sarah parvient à leur échapper grâce à l'aide d’un beau ténébreux, Thierry de Bennicoeur. Évidemment, celui-ci se prétend également un vampire ! Pour Sarah, trop c'est trop ! Elle a beau être fan de Buffy contre les vampires, elle n'y croit pas une seconde. Après quelques déboires, il lui faudra cependant se rendre à l'évidence : elle ne se sent pas différente, elle n'est pas devenue une maléfique créature de la nuit, mais là voilà régulièrement assoiffée de sang…

Thierry accepte de mettre temporairement de côté ses projets de suicide (après plus de 600 ans, il s'ennuie un peu) pour aider la novice à prendre ses marques dans sa nouvelle vie. Le problème, c'est qu'à part lui trouver un job dans sa boîte de nuit réservée aux vampires, il ne semble pas très motivé pour la mettre au parfum. Et faute d'un encadrement approprié, Sarah enchaîne bourdes sur bourdes, comme révéler son nouvel état et son identité au séduisant Michael Quinn qu'elle a rencontré dans un bar… et qui se révèle être un chasseur de vampires !

J'avoue qu'à la lecture des premiers chapitres, l'héroïne ne me semblait guère attirante. Outre que la couverture donne l'impression qu'elle fait de la publicité pour du dentifrice (qui rendrait les dents blanches ET pointues, bon, d'accord !), Sarah nous apparaît d'abord comme particulièrement superficielle et niaise : comment ne pas lever les yeux au ciel quand elle note l'adresse d'un magasin de vêtements alors qu'elle fuit devant des tueurs qui en veulent à sa vie ? Mais petit à petit, notre bimbo devient [un peu] moins obnubilée par ses fringues et un peu plus concernée par sa situation et la recherche d'une solution. D'ailleurs, elle n'est pas ravie du tout, vite convaincue que « être vampire, ça craint ». Tout ça pour dire que finalement, on se prend à apprécier Sarah, son franc-parler et son humour sarcastique qui frappe toujours juste.

Le côté chick-litt est plus accentué par le côté « ravissante idiote » qui caractérise l'héroïne que par les rivalités des deux beaux mâles jaloux qui lui tournent autour, on évite donc d’approfondir l'aspect romance et sexe ; d'ailleurs, l'évolution des sentiments des personnages est parfois un peu abrupte. Par contre, le côté bit-lit est bien présent, avec pas mal d'action et une inversion intéressante et bienvenue entre le rôle des gentils (ici, les vampires qui ne font de mal à personne et voudraient bien qu'on les laisse tranquilles) et le rôle des gros méchants (ici attribué aux chasseurs de vampires acharnés) ! On apprécie aussi les nombreux clins d'œil à la série Buffy contre les vampires, qui soulignent les désenchantements de l'héroïne.

Pas aussi complexe au niveau de l'intrigue que d'autres séries bit-lit à la mode, ce premier tome des péripéties de Sarah Dearly se révèle une lecture légère et divertissante qui se lit avec plaisir pour peu que l'on soit amateur de ce type de littérature.