|
Recherche |
|
|
Coups de coeur
|
|
|
Session |
|
|
Kikekoi |
|
|
Ailleurs |
|
(solidaires08)
(solidaires08)
(solidaires08)
(solidaires08)
(solidaires08)
|
|
|
  |
Ravage (Malice - Tome 2) |
  |
|
  |
Wooding, Chris Edition : Casterman
2010, 440 pages
ISBN : 978-2-203-02435-9
14,95 € |
  |
Seth sait qu'il doit repartir vite pour Malice, en y emportant le Fragment trouvé chez Kady, et parce qu'il lui a promis de l'y rejoindre. Mais comment y aller ? A supposer qu'il puisse échapper à l'espèce de monstre qui le traque, pour commencer... Pendant ce temps, Kady et Justin sont emmenés par Scotty Chen auprès de Ravage, dont Jan a pris la tête. Celui-ci apprécie si peu l'arrivée de celle qu'il perçoit comme une rivale qu'il les jette immédiatement en prison. Il ne les en sort que sur l'insistance de Dylan, et une fois que Kady lui a juré qu'elle suivra ses ordres. Or elle trouve stupide son projet de détruire le Terminus, et Seth revient juste à temps pour lui dire que c'est encore plus dangereux qu'elle ne pensait du fait que Grendel a dessiné l'attaque. La lutte des enfants, aidés par les autres Puissances de Malice, contre Tall Jake, occupe la plus grande part de ce second opus, même si une petite partie se déroule dans notre monde. S'il n'y a guère de surprise pour le lecteur quant à l'origine de Malice et de Tall Jake, les péripéties s'enchaînent de façon plaisante, certaines témoignent de l'imagination débordante que l'on connaît à Wooding (la scène des mosaïques, par exemple, est particulièrement originale et bienvenue), et la construction repose sur un grand souci du détail, que les rôlistes notamment apprécieront. En somme, ce duo sombre de romans illustrés pour adolescents, original dans sa forme et dans son contenu, plaira certainement au jeune public à qui il est destiné, mais peut également être apprécié par un lectorat adulte. En effet, les choix différents que font les héros à la fin sont particulièrement représentatifs de l'alternative que tout adolescent doit faire : grandir, et rejoindre le monde des adultes vu à ce moment-là comme terne, ou rejoindre, à tout prix, un "ailleurs" plus exaltant. J'avoue avoir été troublée par le fait que les hasards de l'édition m'aient donné à lire coup sur coup deux romans mettant en scène des ados refusant de quitter le monde "de fantasy" où ils avaient pourtant connu des mésaventures effrayantes (l'autre étant Les magiciens, de Lev Grossman), et réussissant dans leur entreprise. Si j'admets comme base de départ que tout écrivain, comme d'ailleurs tout créateur dans quelque domaine que ce soit, est un porte-parole, conscient ou non, de la société dans laquelle il vit, et de ses fantasmes, l'existence même de l'alternative me paraît pour le moins significative du changement de statut de l'écrivain (et de l'éditeur !) pour la jeunesse, qui ne serait plus tenu de valoriser le passage à l'âge adulte. Et par ailleurs la caution apportée par le livre à l'existence d'autres mondes accessibles qui offrent d'autres possibilités de vie me paraît dangereuse, pour les adolescents, par la régression qu'elle encourage, et pour la société, dont les meilleures chances de changement ont toujours été portées par ceux qui rêvaient d'un autre monde, et qui savaient qu'il s'agissait de le faire advenir dans celui-ci.
Ecrite par , le 20 Septembre 2010 à 12:09 dans la rubrique .
|