Les trois mousquetaires
		Dumas, Alexandre Edition : Folio Junior 2010, 474 pages ISBN : 9782070631322 7,60 €

1625, le jeune D'Artagnan, tout juste arrivé de sa Gascogne natale, s'arrête à Meung dans son voyage pour Paris (où il souhaite devenir mousquetaire). Il transporte fièrement une lettre de recommandation de son père, adressé à Monsieur de Tréville, capitaine des Mousquetaires du roi. Mais il est humilié par deux inconnus qui lui confisquent ladie lettre : il ignore qu'il s'agit de Milady de Winter et de Rochefort, deux agents du cardinal de Richelieu dont l'influence grandit chaque jour et se pose ouvertement comme un contre-pouvoir à celui du Roi. Mais il en faut plus pour arrêter ce bouillonnant gascon : il se rend tout de même à Paris. C'est alors qu'il aperçoit Rochefort : furieux, il se précipite à sa poursuite, bousculant au passage trois gentilshommes qui n'acceptent pas d'être rudoyés de la sorte. D'Artagnan est un homme d'honneur, ils règleront leurs comptes dès le lendemain, en duel, les uns après les autres... Pour le moment, il a un autre chat à fouetter.

Mais très vite les mousquetaires sont interpellés par les gardes de Richelieu ; les duellistes changent donc d'adversaires et une amitié indéfectible est ainsi scellée entre les quatre hommes.

Quelle surprise, je pensais m'attaquer à un livre de cape et d'épée un peu vieillot, vu et revu. Mais ce D'Artagnan est dès les premières pages, un petit garnement qui collectionne les problèmes et provoque de véritables émeutes partout où il passe, bien malgré lui parfois. Loin du noble mousquetaire raffiné dont on peut en garder l'image, c'est davantage un adolescent impulsif et borné que l'on nous présente. Ce qui prime dans ce roman, c'est l'action, la bonne humeur, les situations rocambolesques, les tours de passe-passe, et l'on ne se refuse pas un peu de grivoiserie : les Mousquetaires eux-mêmes sont des piliers de bars indisciplinés, toujours sans le sou puisqu'ils passent leur temps à jouer aux cartes et à boire.

Leurs principales qualités : leur sens de l'honneur, leur fidélité à leurs amis et surtout à leur Roi. Ainsi ils affrontent volontiers les gardes du cardinal, quitte à provoquer une bagarre générale. Et c'est un vrai plaisir de voir le Roi lui-même les réprimander publiquement ("Les duels sont interdits par la Loi, messieurs, votre travail est de faire régner l'ordre") et, dès que le cardinal Richelieu a le dos tourné ("Vous avez gagné au moins ?").

Mais que serait un roman sans histoire d'amour ? Les Mousquetaires sont aussi les serviteurs de la Reine, qui ne sait que faire pour ne pas décourager les avances du Duc de Buckingham, qui ne cache plus son amour pour elle, sans perdre la dignité qui incombe à la première Dame de France. Nos Mousquetaires auront donc également la lourde tâche de préserver l'essentiel.

Pas une minute de répit pour se classique de la littérature française, que je conseille vivement aux grands comme aux petits.

"Un pour tous et tous pour un !"