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Manitou - Intégrale

 
  Masterton, Graham
Edition : Bragelonne, Collection : L'ombre 2007, 858 pages ISBN : 978-2352940715 30
 

Attention : la chronique qui suit parle de la trilogie de Manitou. Volontairement, elle est scindée en trois parties, afin que ceux qui ne la connaissent pas encore puissent lire le début sans se gâcher le plaisir de la lecture du livre. Par contre, la fin concerne La vengeance du Manitou et L'ombre du Manitou, les suites. On vous aura prévenu !

Karen est une jeune femme tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Elle mène une vie normale et somme toute assez banale. Seulement voilà, elle s'est découvert une tumeur il y a quelques jours. Et elle grossit presque à vue d'il ! Elle a la taille d'un uf alors qu'elle n'existait pas au début de la semaine. Inquiète, elle va aller voir les médecins de la clinique des Surs de Jérusalem. Sceptiques, ils ne savent pas trop quoi lui dire. Elle doit revenir le lendemain pour faire de nouveaux examens et, sûrement, se faire opérer.

Seulement, Karen souhaite aussi consulter quelqu'un d'autre. Une personne qui n'a pas les a priori scientifiques que peuvent avoir les médecins. Quelqu'un avec un esprit plus ouvert. Quelqu'un qui serait en contact avec les esprits. Du moins, quelqu'un qui le ferait croire. Une personne comme Harry Erskine. La tante de Karen le consulte de temps en temps pour connaître son avenir et a une grande confiance en lui. Mais Harry est loin d'être un médium. Tout au plus quelqu'un avec un grand sens de l'observation, une dose de cynisme à toutes épreuves et, malgré tout, l'envie d'aider cette jeune femme.

Pourquoi ? Allez savoir.

Malgré les années, ce premier roman de Graham Masterton n'a pas vraiment pris une ride. Bien sûr, on sourit à l'évocation des cartes perforées pour les ordinateurs et on se demande comment pouvait guérir les malades dans un hôpital où tout le monde fumait partout, mais sinon, l'ambiance est toujours là, glaçante. Pas étonnant que ce roman ait rencontré le succès au court des années. Et puis, pas étonnant non plus que Masterton ait voulu poursuivre cette histoire avec deux, puis trois maintenant, romans. Harry Erskine est un personnage tellement attachant, malgré sa vision du monde pessimiste, mais réaliste, et son cynisme suintant par tous les pores de sa peau.

Cette intégrale nous offre aussi, dans un seul et même volume, la première fin que Masterton avait écrite pour la version anglaise. Le lecteur pourra donc se faire une idée de celle qu'il préfère. Personnellement, j'ai toujours une préférence pour la fin que j'avais déjà lue, celle de l'édition américaine. L'autre est beaucoup trop rapide et moins travaillée. Du moins, est-ce le sentiment que j'ai eu. Mais lire les deux donne vraiment deux visions du roman différentes et il est bon de les connaître.

Passons maintenant à la suite La vengeance de Manitou.

Tobby est un jeune garçon tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Il a son papa, sa maman, va à l'école Mais Tobby, sans le savoir, est bien plus que cela. Et ce qu'il voit dans ses rêves et dans sa chambre, cette chose qui essaye de se frayer un chemin dans notre monde par la porte de son armoire, va lui montrer tout ce que la vengeance peut avoir de puissant. Parce que Tobby va bientôt accueillir l'esprit du plus puissant des faiseurs de prodiges que les indiens ont connu : Misquamacus. Et, cette fois, il ne viendra pas seul pour venger son peuple.

Seulement, comme une épine dans une plante de pied trop sensible, Harry Erskine va arriver, bon gré mal gré, et se mettre une nouvelle fois en travers de la route du sorcier. Son ami Singing Rock sera bien sûr de la partie et ils devront une nouvelle fois ruser pour essayer de faire repartir cet anachronisme vivant.

Cette suite à Manitou nous fait encore plonger dans les abîmes des dieux destructeurs et vengeurs des amérindiens. On assiste à une surenchère nouvelle sur celui qui sera appelé pour venir détruire tous les hommes blancs responsables du massacre des indiens. A croire que, dans leur hiérarchie, plus on a de pédoncules ou de tentacules, plus on est gradé ! Mais ce roman est différent de Manitou en ceci que Harry n'arrive que tard dans l'histoire. La première moitié sert à poser l'ambiance, comme Masterton sait si bien le faire. C'est glauque, c'est moite, c'est sordide. Et puis arrive le grain de sable dans l'engrenage. Un Harry toujours égal à lui-même, mais conscient de ce qu'il affronte cette fois, même s'il aurait préféré que cela ne ce soit jamais produit.

En tous cas, c'est une belle suite que nous offre Masterton avec La vengeance de Manitou. Une suite qui prépare pour L'ombre du Manitou.

Naomi Greenberg est une femme qui aime entretenir son intérieur et faire en sorte que sa famille se sente bien chez elle. Ce vendredi soir-là, elle finissait de préparer le dîner pour quand son mari et son beau-frère reviendrait de la synagogue lorsqu'elle entendit des bruits venant de son salon. Quelques minutes plus tard, tous les meubles de la salle étaient invariablement attirés vers un des murs et refusaient de bouger. Pire, un combat entre des ombres que rien ne projetaient se déroula devant les yeux de Naomi. Traumatisée, et ne voulant pas s'avouer vaincue, elle décida de rester sur une chaise la seule chaise qui n'irait pas se retrouver avec les autres contre le mur.

Tout le monde pensa rapidement que Naomi était folle. Michael, son mari, ne savait plus quoi faire. Mais dans son entourage, quelqu'un a eu une idée. C'est ainsi que Karen Tandy, l'amie des Greenberg, débarqua chez Harry Erskine qu'elle n'avait pas vu depuis vingt ans. Elle ne savait pas encore dans quoi elle allait entrainer le diseur de bonne aventure. Elle ne savait pas non plus que Harry, après leur rencontre, avait à nouveau affronté Misquamacus, et qu'il avait perdu son compagnon homme-médecine : Singing Rock. Seulement, elle ne savait pas non plus à qui d'autre s'adresser pour redonner à ses amis un semblant de vie normale.

Mais peut-on vraiment vivre encore normalement quand les esprits en ont décidés autrement ?

Autant les deux premiers tomes de la trilogie étaient rapide et ne s'encombraient pas trop des descriptions, même si l'ambiance qui s'en dégageait était bien là, autant ce troisième tome prend le temps d'installer les personnages, les lieux et s'amusent à promener le lecteur d'un bout à l'autre des Etats-Unis pour suivre la vengeance terrible de Misquamacus. Vous le verrez par vous-mêmes, ce tome est énorme par rapport aux deux autres. Mais on ne s'y ennuie pas une seule seconde.

La seule étrangeté est le fait de presque passer sous silence la deuxième confrontation entre Harry et Misquamacus. Il est vrai qu'il était seulement avec Singing Rock pour cette deuxième épreuve et qu'il est arrivé assez tard, mais elle n'est mentionnée qu'en de très rares occasions. Et puis aussi le fait de vouloir faire revivre des personnes mortes comme si elles n'avaient pas été mortes. Ainsi, on retrouve le personnage d'Amelia. Masterton explique lui-même qu'il avait envie qu'elle revienne, alors elle est revenue. Point barre. C'est lui le chef, non mais ! Ce n'est en rien dérageant, et même, heureusement que son personnage était là, mais c'est un partie pris assez étonnant pour un auteur.

Et puis, pour les accros de l'auteur et de Harry, Bragelonne nous propose aussi une nouvelle, Le retour de Manitou, qui avait été publiée dans le recueil de nouvelles Les visages du cauchemar. Un peu trop courte à mon avis pour pouvoir faire revenir Misquamacus, mais elle permet de retrouver une nouvelle fois la charmante vision du monde d'un Harry toujours aussi en forme, même si lié à ce monde par autre chose que lui-même : Lucy, sa fille.

Que dire d'autre sinon que cette version intégrale (plus maintenant avec Du sang pour Manitou) est tout bonnement un livre à posséder pour tous les amateurs du genre fantastique, horreur et tous les amateurs de Masterton.

A dévorer sans plus attendre.

Ecrite par WongLi, le 17 Octobre 2007 à 13:10 dans la rubrique Roman Fantastique .
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