Le manuscrit interdit (Tome 1)
		Dal Pra' & Grella Edition : Delcourt, Collection : Machination 2009, 56 pages ISBN : 978-2-7560-1884-3 13,95 €

Egon Bauer est un professeur d'anthropologie actuellement au Tibet. Nous sommes en 1951 et le monastère dans lequel il étudie en toute quiétude vient d'être investi par l'armée chinoise. Sous la houlette d'un officier un peu trop zélé, les moines sont exterminés un par un. Egon, aidé par un de ses frères moines, va tout d'abord échapper à la vigilance des militaires. Mais, rapidement repéré, il va être laissé pour mort alors que l'armée incendie le bâtiment. Entouré par les flammes, assommé, Agon va rencontre - en rêve ? - un personnage dont il a découvert la présence au Tibet pendant ses lectures : Yus Asaf. Ce dernier a pourtant un tout autre nom beaucoup plus connu.

 Elen Bauer, la fille d'Egon, recherche son père. Le département d'anthropologie pour lequel il travaillait a changé de direction et cette dernière ne semble pas vouloir soutenir les thèses d'Egon plus longtemps ni à être disposée à aider sa fille dans ses recherches. Heureusement, Dash, son oncle qui travaille dans le cinéma, va financer une expédition pour retrouver Egon. A la seule condition qu'un certain Kevin McBride, détective très provocateur dans cette Amérique de McCarthy, l'accompagne pour la protéger.

Mais ils sont loin de s'imaginer que l'histoire dans laquelle ils s'embarquent concerne plus qu'une fille voulant retrouver son père.

La couverture est alléchante, mais on sait bien à quel point on peut parfois être déçu. Je vous rassure tout de suite, pas de déception dans ce premier tome de Le manuscrit interdit. On est pour l'instant dans un tome d'exposition, avec présentation des personnages, des lieux et des enjeux, mais on ne s'ennuie pas une seule seconde. On ne sait pas forcément où tout cela va nous mener, mais on ne peut lâcher le tome tellement le scénario est bien ficelé et le dessin accrocheur. Et quand on sait que les éditions Delcourt, pour la réédition du tome 1, ont eu la bonne idée de sortir le tome 2 dans la foulée, c'est un argument plus que convaincant pour ne pas avoir à attendre trop longtemps une suite d'une série aussi hypnotique.

Côté dessin, Paolo Grella fait montre d'une technique impressionnante pour une première incursion dans la bande dessinée. Même si le style évolue au fil du tome, pour donner ce qui sera la patte de la série, cela ne se sent pas vraiment à la lecture. C'est fait d'une manière tout à fait naturelle (on s'en rend plus compte en feuilletant le tome 1 après avoir lu le tome 2).

En tous cas, il serait vraiment dommage de passionner à côté d'une bande dessinée qui, tant au niveau du scénario que du dessin, est d'une qualité impressionnante.