Flammagories, Hommage à Nicholas Lens
		Collectif Edition : Argemmios, Collection : Anthologie 2010, 236 pages ISBN : 978-2-9530239-4-7 18 €

Quand on est artiste, souvent on touche un peu à tout. Il en va de même pour les inspirations diverses. Les illustrations de couvertures en sont un bon exemple. Dans cette anthologie, c'est une œuvre musicale qui est l'inspiratrice, Flamma Flamma, un requiem composé par Nicholas Lens. Cette idée, lancée par Vincent Cordaix et vite suivi de son compère de Marmite et Micro-onde, Olivier Gechter, a vite rejoint la douzaine d'écrivains manquant, y compris Nathalie Dau, directrice de publication des éditions Argemmios.

Ainsi quatorze auteurs pour quatorze titres, autant de textes que de plages sur l'album, et chacun étant inspiré de la musique et de son titre. Le résultat est assez diversifié, avec quand même une tendance aux sujets graves.

En effet, de nombreux textes sont plutôt de genre tragiques, comme Hic Iacet I et II, respectivement de Jean-Michel Calvez et Jess Kaan. Ce dernier décrit parallèlement les combats d'un ange et d'un petit garçon, que rien ne rapprochent. Dans Sumus Vicinae, Xavier Dollo décrit un homme qui perd étrangement sa femme après avoir écrasé par mégarde un de ses orteils. Pourquoi y avait-il cette marque étrange ?

D'autres textes portaient des espoirs. Faire revivre un père décédé est-il une bonne idée ? Tel est le sujet de Tegite Specula de Lionel Davoust. Une mère a-t-elle le droit d'élever des enfants nés sans l'accord de la société ? Dans Complorate Filiae, Julien Fouret décrit cette clandestinité.

La musique de Nicholas Lens n'entraîne cependant pas tous les auteurs vers l'époque contemporaine ou l'anticipation. Ainsi Nathalie Dau (dans un texte déjà publié dans Les contes Myalgiques édités par Griffe d'Encre) nous entraîne chez les Chamans dans Vale Frater, tandis que Lucie Chenu relate celle des fils du Dragon dans le grand nord, à la recherche de la survie dans Deliciae Meae.

Chez les deux instigateurs du projet, c'est la vengeance qui est de mise, mais contre ses amis ou ses ennemis ? D'autres choisissent le sacrilège comme dans le texte de Delphine Imbert, Ave Ignis. Certains ont besoin des autres pour s'accomplir, comme dans In corpore de Lydie Metayer. Et la solitude pèse dans les textes de K'van, de Nico Bally ou de Jean Milleman.

À l'écoute des musiques, il est vrai que l'esprit vagabonde, et qu'il est propice à maintes idées. Flammagories ne pourra peut-être pas se lire à la même vitesse que le temps qui s'écoule dans Flamma Flamma, mais il est un bon moyen pour donner envie de l'écouter... et de se mettre à imaginer à son tour. En ce qui me concerne, il est clair que j'atteins d'autres rivages.