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Car voici que le Jour vient |
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Ferrère, Fabienne Edition : 10/18
2011, 448 pages
ISBN : 978-2-264-05332-9
7,90 € |
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Contraint par force et menaces de se plier aux ordres du chancelier Cheverny, Gilles Bayonne se lance en priorité sur la trace du tueur qui ensanglante le quartier de la Grande Boucherie, les vols qui s'y déroulent également lui paraissant moins importants. Outre les malfaiteurs en cause, sa présence va déranger fortement trois des commissaires du Grand Châtelet, qui considèrent ce quartier comme leur chasse gardée. Heureusement, il va trouver des alliés dans la place grâce au commissaire Lhorme et au garde Sauveur Sauvayre. Il aura plus de mal avec les membres du conseil paroissial de l'abbé Vuillard, sauvagement assassiné alors que (presque) tous le tenaient pour un saint homme. Et celle qui pourrait l'aider se tait, pour des raisons qui lui appartiennent. Au fil des meurtres, une trame temporelle se dessine peu à peu pour l'enquêteur, mais il est conscient qu'il garde un temps de retard sur ce loup qui a visiblement préparé ses meurtres avec un soin effrayant. Un tel soin que Bayonne se convainc rapidement que ces meurtres ont une justification. Trouver laquelle serait trouver l'assassin, sûrement. Mais dans cet écheveau, quel fil tirer ? J'avais bien aimé le précédent roman de l'auteure, et j'ai encore préféré celui-ci. L'intrigue est solide, avec plusieurs trames qui s'entremêlent, et des meurtres originaux dans leur conception et leur réalisation. Les personnages, dont on retrouve certains avec plaisir (la famille Bayonne, Pique Lune), ont de l'épaisseur, même les personnages secondaires, avec une mention spéciale pour S. Sauvayre et Louisette, mais il faudrait les citer tous. Intrigue et personnages sont servis par une écriture dense, charnue, qui fait appel à tous les sens et file la métaphore avec un talent redoutable. Si je devais émettre une critique, ce serait là, d'ailleurs : tous les personnages principaux de l'histoire semblent capables, dans ce qui est supposé être un dialogue rapide, de rebondir sur chaque fil offert. Ça marche remarquablement à la lecture, mais ce n'est guère crédible pour de l'oral, à mon avis, et ça obère un peu l'individuation des personnages. Nonobstant ce très léger bémol, cette histoire est remarquable, avec sa préoccupation constante du rapport que nous avons à nos morts, et à notre façon de vivre les deuils. Elle peut se lire seule, bien sûr, si les lecteurs du tome précédent seront heureux d'en avoir la suite.
Ecrite par , le 12 Février 2011 à 22:02 dans la rubrique .
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